L'administration Trump accepte un jet du Qatar, défiant les restrictions légales et les critiques bipartisanes
L'administration Trump a finalisé l'acceptation d'un jet Boeing 747-8 ultraluxueux offert par la famille royale du Qatar, malgré les restrictions légales et les oppositions politiques. Ce cadeau controversé, destiné à servir de nouvel Air Force One, soulève de sérieuses questions éthiques et juridiques.
La semaine dernière, des sources évoquaient une "éventuelle transmission" de l'appareil, mais le porte-parole du gouvernement qatari précisait qu'"aucune décision n'avait été prise". Aujourd'hui, le Pentagone confirme que le secrétaire à la Défense a bel et bien accepté ce cadeau, conformément aux "règles fédérales".
Selon le New York Times, l'US Air Force doit maintenant trouver comment moderniser rapidement cet avion pour qu'il puisse transporter le président. Sean Parnell, porte-parole du Pentagone, affirme que le département "veillera à ce que les mesures de sécurité et les exigences fonctionnelles soient respectées".
Pourtant, les experts estiment que les travaux de conversion prendront "des années", alors que Trump souhaiterait utiliser l'appareil dès cette année. Cette divergence souligne l'écart entre les désirs présidentiels et la réalité technique.
Cette décision ouvre surtout la boîte de Pandore des interrogations : comment financer ce "cadeau" en réalité coûteux ? Pourquoi Trump persiste-t-il à nier le caractère personnel de ce présent ? Comment contourner la clause des Émoluments de la Constitution qui interdit ce type d'avantages ?
L'implication de Pam Bondi, ancienne lobbyiste rémunérée du Qatar devenue procureure générale, ajoute au scandale. De plus, Trump doit expliquer ses critiques passées contre les présidents acceptant des cadeaux étrangers, alors que ses alliés républicains eux-mêmes s'opposent à cette initiative.
Face à cette controverse, des sénateurs démocrates ont demandé une enquête de l'inspecteur général du Pentagone. Une action similaire pourrait être lancée au ministère de la Justice. Cette affaire, loin d'être close, promet de faire encore parler d'elle.
Steve Benen, producteur de "The Rachel Maddow Show" et contributeur politique sur MSNBC, souligne que l'acceptation de ce cadeau ne clôt pas le débat, mais le déclenche véritablement. L'auteur à succès de "Ministry of Truth" prévient : cette histoire ne fait que commencer.