Les cabinets d'avocats qui ont cédé à Trump subissent les conséquences de leur erreur de jugement
Par Steve Benen. Lorsque Donald Trump a lancé une offensive sans précédent contre des cabinets d'avocats prestigieux, ces derniers ont dû faire un choix difficile : céder au président ou résister à son assaut de style autoritaire. À ce jour, quatre cabinets – Jenner & Block, Perkins Coie, Susman Godfrey et WilmerHale – ont choisi la seconde option et, jusqu'à présent, ils restent invaincus en justice. Comme le New York Times l'a souligné après la dernière victoire de WilmerHale, 'La décision semble valider la stratégie, adoptée par une minorité de cabinets, de combattre l'administration plutôt que de céder à une campagne de pression et de passer des accords avec M. Trump pour éviter les persécutions.' Ceux qui ont choisi la capitulation ont eu bien moins de raisons de se réjouir. Le Wall Street Journal a rapporté que le soutien envers les cabinets qui n'ont pas conclu d'accords grandit parmi les dirigeants d'entreprises. Au moins 11 grandes entreprises retirent leurs dossiers aux cabinets ayant cédé à l'administration ou envisagent de confier davantage de travail à ceux qui ont résisté. Les directeurs juridiques de ces entreprises expriment des doutes quant à la fiabilité des cabinets ayant pactisé avec Trump. Le rapport du Journal, non vérifié indépendamment par MSNBC ou NBC News, ajoute que les cabinets ayant collaboré avec la Maison Blanche réalisent avec gêne que leur stratégie a échoué. Les accords devaient apporter la paix mais ont créé des tensions entre associés, aliéné de jeunes collaborateurs et mécontenté des clients de longue date. Un associé d'un grand cabinet a même démissionné, refusant de 'sombrer dans l'autoritarisme'. Par ailleurs, quatre associés de Paul Weiss, l'un des géants du droit ayant cédé à la Maison Blanche, ont annoncé leur départ pour créer leur propre cabinet. Certains cabinets réalisent également que leurs accords avec le président sont plus défavorables que prévu. Bien que ne connaissant pas leurs délibérations internes, il est probable que ces cabinets regrettent leur choix. Il y a un mois, NBC News rapportait qu'un groupe progressiste a lancé une campagne médiatique ciblant ces cabinets. 'Big law, stop bending the knee', peut-on lire sur une affiche de la campagne 'Big Law Cowards' du groupe Demand Justice. Des affiches seront placardées à Washington près des cabinets concernés, accompagnées d'une campagne numérique. L'objectif n'est pas de blâmer ces cabinets, mais de les inciter à changer de cap et à rejoindre ceux qui résistent à Trump. Un cabinet osera-t-il rompre ses accords ? Si l'un d'eux le fait, d'autres suivront-ils ? À suivre. Cet article complète notre précédente couverture. Steve Benen est producteur de 'The Rachel Maddow Show', éditeur du MaddowBlog et contributeur politique de MSNBC. Il est également l'auteur à succès de 'The Impostors: How Republicans Quit Governing and Seized American Politics'.