La Cour suprême relance le débat sur les restrictions financières des campagnes électorales
La Cour suprême des États-Unis a accepté lundi d'examiner un nouveau recours contre les restrictions financières des campagnes électorales, déposé par des républicains cherchant à annuler les limites imposées aux comités de parti dépensant de l'argent en coordination avec des candidats individuels. Cette affaire s'inscrit dans une longue série de décisions ayant affaibli les réglementations sur le financement des campagnes depuis les années 1970. La Cour, dominée par une majorité conservatrice de 6 juges sur 9, a souvent exprimé des doutes quant à ces restrictions, au nom de la liberté d'expression. Son arrêt le plus marquant reste celui de 2010 (Citizens United vs FEC), ouvrant la voie aux dépenses illimitées des groupes extérieurs. Cependant, en 2001, la Cour avait maintenu les restrictions aujourd'hui contestées, ce qui impliquerait un revirement pour donner raison aux républicains. Les audiences débuteront lors de la prochaine session, en octobre. Les plaignants incluent le Comité sénatorial national républicain, le Comité national républicain du Congrès, ainsi que les campagnes de deux candidats aux élections de 2022 : le vice-président actuel JD Vance (alors candidat au Sénat en Ohio) et l'ancien représentant Steve Chabot, battu lors de sa réélection. La Commission électorale fédérale, sous l'administration Trump, soutient les plaignants, estimant ces restrictions anticonstitutionnelles. Les démocrates, via leur Comité national, interviendront pour défendre ces règles établies en 1971 par le Federal Election Campaign Act. Le litige ne porte pas sur d'autres limitations, comme les dons individuels aux candidats. Actuellement, les partis peuvent dépenser sans limite pour soutenir un candidat, mais uniquement de manière indépendante (pas en coordination). Les dépenses coordonnées (location de salles, conseillers en collecte de fonds, voyages) restent plafonnées. Ces plafonds varient selon la population en âge de voter : jusqu'à 4 millions de dollars pour les sénatoriales, 127 000 dollars pour les sièges à la Chambre. L'arrêt Citizens United ayant libéré les flux financiers (via les super PAC indépendants), ces plafonds semblent désormais peu efficaces pour limiter l'influence de l'argent en politique. « La jurisprudence récente a sapé les bases juridiques de ces restrictions », analyse Rick Hasen, expert en droit électoral à l'UCLA. Il ajoute : « Le système actuel, où les super PAC agissent sans contrôle tandis que les partis sont strictement limités, pourrait empirer les choses en favorisant les groupes opaques et les campagnes négatives. »