Insécurité alimentaire en Afrique du Sud : les migrants en première ligne – Causes et solutions
Environ 281 millions de personnes dans le monde ont quitté leur pays d'origine pour s'installer à l'étranger. Ce phénomène migratoire, motivé par des raisons économiques, familiales ou éducatives, touche également l'Afrique du Sud où près de 2,89 millions de migrants étrangers résident, représentant 5% de la population. Une étude récente menée par des chercheurs de l'Université de Pretoria et de l'UNSW Sydney révèle que ces populations migrantes, tant internationales qu'internes, font face à une insécurité alimentaire préoccupante dans la province du Gauteng, cœur économique du pays.
L'étude s'appuie sur les données de l'enquête Quality of Life 2020/21, l'une des plus vastes études sociales sud-africaines. Les chercheurs ont identifié des différences marquées entre migrants internes et internationaux. Alors que les migrants internationaux ne bénéficient pas des services sociaux gouvernementaux, certains s'en sortent mieux grâce à leur éducation ou leurs réseaux de soutien. Les migrants internes, quant à eux, souffrent particulièrement du manque d'accès aux services de santé, un facteur clé d'insécurité alimentaire.
Les disparités entre genres sont également frappantes. Parmi les migrants internationaux, on compte 1 million d'hommes employés contre seulement 400 000 femmes. Les motivations migratoires diffèrent aussi selon le sexe : les hommes cherchent principalement un emploi, tandis que les femmes migrent souvent pour rejoindre leur famille.
Pour remédier à cette situation, les chercheurs proposent plusieurs solutions : renforcer les infrastructures sanitaires rurales, mettre en place un système de facturation intergouvernemental pour les soins aux migrants, exiger une assurance santé valide comme condition d'entrée, et revitaliser les zones économiques spéciales pour répartir les flux migratoires. Ces mesures pourraient significativement améliorer la sécurité alimentaire des populations migrantes, contribuant ainsi au développement économique inclusif de l'Afrique du Sud.