Mexique et Canada : Une relation en crise à cause des migrations. Y a-t-il un espoir de réconciliation ?
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum assistera finalement au sommet du G7 la semaine prochaine en Alberta, après des semaines d'hésitation. Son acceptation tardive, motivée par la possibilité de rencontrer le président américain Donald Trump, illustre les tensions croissantes entre le Mexique et le Canada. Ces deux pays, pourtant liés par un accord de libre-échange et des menaces tarifaires communes de la part des États-Unis, voient leurs relations se détériorer depuis la réimposition par Ottawa d'une obligation de visa pour les visiteurs mexicains en 2024. Cette décision, perçue comme un affront politique, a exacerbé les frustrations des deux côtés. Les autorités canadiennes pointent du doigt les demandes d'asile abusives de certains touristes mexicains, tandis que le Mexique critique le manque de voies légales d'immigration pour ses travailleurs qualifiés, dont le Canada a pourtant grand besoin. La méfiance mutuelle s'est encore accrue avec les propositions de certains dirigeants canadiens d'exclure le Mexique des négociations commerciales, et les critiques publiques d'Ottawa envers les réformes judiciaires controversées de Mme Sheinbaum. Pourtant, face à l'éléphant américain qui domine leurs relations bilatérales, le Canada et le Mexique auraient tout intérêt à retisser des liens. Le plan ambitieux de construction du premier ministre canadien Mark Carney pourrait offrir une opportunité de coopération en matière de migration, permettant de rétablir les voyages sans visa et de renouer le dialogue politique entre ces deux voisins distants.