Prendre des décisions éclairées dans un monde imprévisible : Comment surmonter nos biais cognitifs
Les humains sont notoirement mauvais pour évaluer les risques. Comme l'explique Hassan Vally, professeur associé à l'Université Deakin et expert en communication sur les risques, nos cerveaux, façonnés par l'évolution, peinent à appréhender les dangers complexes du monde moderne. Cet article explore pourquoi nous faisons systématiquement des erreurs de jugement et comment y remédier.
Nos mécanismes de perception des risques datent de la préhistoire, quand il s'agissait de réagir instantanément à des menaces immédiates comme les prédateurs. Aujourd'hui, les dangers sont plus subtils et à long terme, mais notre cerveau fonctionne toujours de la même manière, ce qui engendre des biais cognitifs qui faussent notre évaluation des risques contemporains.
La pandémie de COVID-19 a cruellement révélé ces lacunes. Malgré des informations similaires, les gouvernements ont interprété très différemment la menace, avec des conséquences dramatiques sur le nombre de vies sauvées ou perdues. De même, l'hésitation vaccinale a montré comment une mauvaise appréciation des risques pouvait avoir des effets dévastateurs.
Plusieurs biais cognitifs expliquent ces erreurs. L'heuristique de disponibilité nous fait surestimer les risques rares mais médiatisés (comme les effets secondaires graves des vaccins). Le biais d'omission nous pousse à préférer l'inaction, même quand ses conséquences sont pires. L'aversion à la perte nous fait craindre davantage les effets indésirables potentiels que les bénéfices certains.
Pour mieux évaluer les risques, il faut d'abord prendre conscience de ces biais. Comparer différents risques (comme l'avion versus la voiture) permet de les relativiser. Les représentations visuelles aident à comprendre des probabilités abstraites. Enfin, il s'agit toujours de peser risques et bénéfices dans leur ensemble.
La tolérance au risque varie selon les individus et contextes culturels. Durant la pandémie, beaucoup de jeunes se sont fait vacciner pour protéger leur entourage, montrant que les décisions vont au-delà du simple calcul rationnel. En comprenant nos limites cognitives et en questionnant nos intuitions, nous pouvons prendre des décisions plus éclairées dans un monde incertain.