Conflit Israël-Iran : Le CPPE alerte sur une flambée des coûts énergétiques et une inflation galopante
Le Centre pour la Promotion de l'Entreprise Privée (CPPE) a mis en garde contre les conséquences économiques potentielles des tensions croissantes entre Israël et l'Iran. Dans un communiqué publié dimanche 15 juin 2025, ce groupe de réflexion économique a souligné que ce conflit pourrait entraîner une hausse des coûts énergétiques et une augmentation de l'inflation mondiale, aggravant ainsi les difficultés d'une économie mondiale déjà fragile.
Selon le Dr Muda Yusuf, Directeur Général du CPPE, cette escalade géopolitique survient dans un contexte déjà marqué par la guerre russo-ukrainienne et le conflit israélo-palestinien, sans oublier les incertitudes liées aux perturbations tarifaires sans précédent de l'administration Trump. Pour l'économie nigériane, les implications sont mitigées, combinant à la fois des risques et des opportunités.
Concernant les risques, Yusuf a expliqué que les prix mondiaux du pétrole brut, principal déterminant des coûts énergétiques au Nigeria, ont déjà bondi de 15% en quelques jours pour atteindre 75 dollars le baril. Cette hausse se répercutera inévitablement sur les prix des produits pétroliers comme l'essence, le diesel et le carburant aviation, avec des conséquences majeures pour les entreprises et les économies du monde entier.
Sur le front de l'inflation, l'ancien DG de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lagos a souligné que les coûts énergétiques jouent un rôle clé dans l'équation inflationniste nigériane. L'augmentation des coûts de production, de logistique et de transport se traduira par une pression inflationniste, les entreprises étant susceptibles de répercuter ces surcoûts sur les consommateurs finaux.
Yusuf a également évoqué les implications sur les taux d'intérêt. Face à la poussée inflationniste, les autorités monétaires pourraient durcir leur politique, entraînant une hausse des taux d'intérêt au Nigeria et ailleurs. Cela pourrait affecter les flux de portefeuille et les réserves en devises étrangères.
Malgré ces risques, le conflit présente aussi des aspects positifs pour le Nigeria. La hausse des prix du pétrole pourrait stimuler les recettes en devises, améliorer la liquidité en forex et stabiliser le taux de change du naira. Les revenus gouvernementaux, dont 50% proviennent du secteur pétrolier, devraient également augmenter, permettant une meilleure consolidation budgétaire.
Enfin, Yusuf a noté que les investissements dans le secteur pétrolier et gazier pourraient générer des rendements plus élevés si le conflit persiste, les prix élevés du pétrole étant favorables aux investisseurs en amont.