Le Royaume-Uni ne peut plus se permettre le système de retraite 'triple lock', alerte l'OBR
Le gouvernement britannique ne peut plus financer le système de retraite 'triple lock', a averti l'Office for Budget Responsibility (OBR). La Chancelière Rachel Reeves fait face à une forte opposition, tant au sein de son parti que de l'électorat, concernant les réductions des dépenses sociales, alors qu'elle tente de respecter des règles budgétaires visant à éviter que l'endettement élevé ne détériore davantage les finances publiques.
L'OBR a souligné que les dépenses liées au 'triple lock' ont grimpé jusqu'à trois fois les projections de 2012, lorsque l'ancien Chancelier George Osborne a instauré cette politique. Celle-ci garantit que la pension de l'État augmente d'au moins 2,5 % ou selon le taux d'inflation ou la croissance des salaires, le plus élevé des trois.
Richard Hughes, président de l'OBR, a remis en question la capacité des contribuables à financer l'État-providence. 'Le Royaume-Uni ne peut pas honorer toutes les promesses faites au public', a-t-il déclaré. Son rapport met en garde contre une dette publique pouvant atteindre 270 % du PIB dans 50 ans, avec un déficit bondissant à 20 % en raison des dépenses sociales.
Le 'triple lock' est jugé 'insoutenable' face à la volatilité de l'inflation et à l'allongement de l'espérance de vie. L'Institute for Fiscal Studies (IFS) a récemment appelé à son abolition au profit d'un système plus durable. Malgré un coût annuel de 15,5 milliards de livres d'ici 2030, environ 10 % des retraités resteraient sous le seuil de pauvreté.
Le rapport évoque également les coûts élevés de la transition énergétique, estimés à 800 milliards de livres d'ici 2050. Dans le pire scénario, la neutralité carbone pourrait alourdir la dette publique de 3 % du PIB d'ici 2070. L'OBR juge l'économie britannique 'vulnérable', moins résiliente que d'autres pays avancés.
Mel Stride, Chancelier de l'ombre, a critiqué la gestion économique de Rachel Reeves et le leadership 'faible' de Keir Starmer, pointant des finances publiques 'dangereusement exposées' à des chocs futurs.