Le Pentagone accepte un jet qatari pour Trump : polémique autour d'un "cadeau" à 747 millions
Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a accepté un Boeing 747 offert par le Qatar, qui sera utilisé par l'ancien président Donald Trump après des modifications pour répondre aux normes de sécurité présidentielle. Cette annonce officielle du Pentagone mercredi a immédiatement suscité une controverse politique et éthique.
Selon le porte-parole du Département de la Défense Sean Parnell, l'appareil a été accepté "conformément à toutes les règles fédérales". Le Pentagone précisé qu'il veillerait à ce que l'avion soit équipé des "mesures de sécurité appropriées" pour le transport du président américain. Cependant, une source proche du dossier a révélé à CNN que les négociations juridiques n'étaient pas encore finalisées.
Interrogé mercredi, Donald Trump a qualifié cet avion de "grande chose" offerte gracieusement par le Qatar. Le Premier ministre qatari a pour sa part insisté sur la légalité et la transparence de cette transaction intergouvernementale. Pourtant, CNN a révélé que c'est l'administration Trump qui avait initié les démarches pour acquérir cet appareil.
Face au vieillissement de la flotte présidentielle, l'US Air Force, sous la direction du secrétaire Troy Meink, a été chargée de planifier les lourdes modifications nécessaires. Un porte-parole a confirmé qu'un contrat classifié allait être attribué pour ces travaux qui pourraient durer deux ans et coûter plusieurs fois la valeur de l'avion.
Les discussions, révélées début juin, ont provoqué l'ire des démocrates et même de certains républicains habituellement proches de Trump. Les critiques portent notamment sur les implications éthiques d'un tel "cadeau" diplomatique. L'avion, présenté par Trump sur Truth Social comme un don gratuit, pourrait en réalité résulter d'une négociation complexe initiée par son administration.
Selon des sources militaires, l'US Air Force croyait initialement à une vente classique, pas à un don. Les travaux de modification s'annoncent pharaoniques : il faudra démonter complètement l'appareil pour y installer les systèmes de sécurité et de communication présidentiels, un processus extrêmement coûteux et long.
Cette affaire met en lumière les tensions entre les besoins opérationnels de la présidence et les considérations éthiques entourant les relations diplomatiques. Alors que les négociations se poursuivent, le dossier continue de faire des vagues à Washington.