Les droits de douane de Trump se transforment en une 'mosaïque' idiosyncratique, selon Morgan Stanley, avec des recettes projetées à 2,7 billions de dollars sur 10 ans
Les droits de douane imposés par l'ancien président américain Donald Trump évoluent vers une structure complexe et disparate, qualifiée de 'mosaïque' par Morgan Stanley. Selon l'analyse de la banque, ces mesures pourraient générer 2,7 billions de dollars de recettes sur une décennie, tout en créant des impacts économiques imprévisibles.
Monica Guerra, responsable de la politique américaine chez Morgan Stanley Wealth Management, compare ces droits de douane à une œuvre en mosaïque en raison de leur application variable par pays et par produit. Bien que leur portée soit large, 21% des importations américaines mondiales sont exemptées, avec des variations importantes selon les partenaires commerciaux.
Les exemptions concernent 30% des importations en provenance de l'UE, 42% du Vietnam et 64% de la Malaisie. À l'inverse, des droits réciproques s'appliquent à 50% des biens japonais et 30% des produits sud-coréens, particulièrement dans le secteur automobile. Cette approche fragmentaire, avec des mises en œuvre retardées et des renégociations constantes, rend les effets économiques difficiles à anticiper.
Morgan Stanley prévoit une hausse continue des taux de droits de douane, malgré les questions sur leur légalité. Le taux moyen effectif atteindrait 16% en 2025, contre seulement 3% au début du premier mandat de Trump. Cette projection repose sur les recettes des trois derniers mois, extrapolées sur dix ans.
La politique commerciale actuelle marque un changement radical par rapport aux droits de douane uniformes du passé. Cette complexité nouvelle rend l'évaluation des gagnants et perdants plus difficile pour les marchés. L'affaiblissement du dollar américain, en baisse de 10% depuis janvier, aggrave les risques inflationnistes liés à ces mesures.
La combinaison d'un dollar faible et de droits de douane élevés pourrait directement augmenter les prix à l'importation, alimentant l'inflation et réduisant les marges des entreprises. Les anticipations inflationnistes pour les douze prochains mois ont déjà atteint 3,43%, niveau similaire à avril dernier lors de l'annonce détaillée des mesures tarifaires par Trump.