Les fonds de private equity convoitent votre 401(k) – et Trump pourrait leur ouvrir la porte
L'industrie du private equity cherche à accéder à votre épargne-retraite. Sous l'administration Trump, ce secteur fait pression pour que les fonds de pension puissent inclure des investissements en private equity. Cette initiative rappelle la célèbre phrase de Groucho Marx : "Je ne veux pas faire partie d'un club qui m'accepterait comme membre". Pourquoi ces investissements d'élite cherchent-ils à attirer les petits épargnants ? La réponse n'est pas réjouissante.
Le private equity consiste en des sociétés acquises par des fonds d'investissement, souvent avec un endettement important (rachats avec effet de levier). L'objectif affiché est de restructurer ces entreprises pour les revendre avec profit. Le secteur a prospéré après la crise de 2008 grâce aux taux bas, mais le retour des taux élevés a mis fin à cette période faste.
Face à la difficulté de vendre leurs actets aux prix espérés et au manque d'investisseurs institutionnels, les fonds de private equity se tournent vers l'épargne-retraite des particuliers. L'administration Trump pourrait faciliter cette intrusion, comme elle l'a déjà fait en assouplissant les régulations des 401(k) durant son premier mandat.
Les promoteurs du private equity arguent qu'il permettrait aux petits investisseurs d'accéder à des startups prometteuses et à une plus grande diversification. Mais la réalité est tout autre : les frais élevés grèvent les rendements, et les valorisations sont souvent surévaluées. Une analyse récente montre que le S&P 500 surperforme le private equity sur toutes les périodes.
Pire encore, le modèle du private equity se révèle souvent désastreux pour les entreprises acquises et leurs employés. Lourdement endettées, ces sociétés subissent généralement des réductions d'effectifs et de services, voire des faillites. Au premier trimestre 2025, 7 des 10 plus grandes faillites concernaient des entreprises détenues par du private equity.
Dans le secteur de la santé notamment, les entreprises contrôlées par du private equity affichent des tarifs plus élevés mais des résultats médicaux plus mauvais. Malgré ces risques, BlackRock, State Street et Empower préparent déjà des fonds intégrant du private equity pour les 401(k). Un choix inapproprié pour l'épargne-retraite, qui pourrait coûter cher aux petits investisseurs.