Loi sur la sécurité en ligne au Royaume-Uni : les députés dénoncent une législation 'insuffisante' face aux dangers numériques
Un rapport accablant du Comité des sciences, de l'innovation et de la technologie (SITC) du Parlement britannique révèle que la Loi sur la sécurité en ligne (OSA) échoue à protéger le public contre la désinformation. Publié mardi, le document souligne que cette législation, entrée en vigueur début 2024, présente des 'lacunes majeures' face aux contenus préjudiciables amplifiés par les algorithmes des réseaux sociaux.
Les députés estiment que l'OSA, bien qu'utile comme première étape, est déjà dépassée par l'évolution rapide des technologies. Ils mettent en garde contre un risque de répétition des émeutes de 2024, attisées en partie par la désinformation virale. 'Les réseaux sociaux ont un côté obscur', alerte Dame Chi Onwurah, présidente du comité.
Le rapport dénonce le modèle économique des plateformes qui privilégient la viralité au détriment de l'exactitude. Il recommande d'imposer aux géants tech l'obligation de déprioriser les contenus signalés par les vérificateurs de faits et d'ouvrir leurs systèmes de recommandation à un audit indépendant.
Un autre point critique concerne l'inaptitude du cadre réglementaire à suivre le rythme de l'IA générative. Les députés réclament une législation urgente pour contrôler les contenus créés par IA, tout en pointant du doigt la confusion entre régulateurs et gouvernement sur la gestion des risques émergents.
Si le gouvernement présente l'OSA comme la base d'un internet plus sûr, des experts alertent sur son impact disproportionné sur les petites plateformes. Ben Packer du cabinet Linklaters estime que les nouvelles obligations pourraient s'avérer 'insoutenables' pour les acteurs moins dotés financièrement.
Des recherches d'Ofcom citées dans le rapport montrent que de nombreux utilisateurs peinent à distinguer le vrai du faux en ligne. En mai 2024, le régulateur avait mis en garde contre une 'surcharge informationnelle' exacerbée par l'IA et les biais de confirmation.
'Les entreprises des réseaux sociaux doivent rendre des comptes', insiste Dame Onwurah. Le comité promet de suivre de près les actions du gouvernement, avertissant qu'en l'absence de mesures plus fermes, le public britannique - particulièrement les jeunes - restera exposé à des dangers non contrôlés.