L'arrestation d'un journaliste salvadorien en Géorgie crée un « précédent alarmant » pour la liberté de la presse
L'arrestation du journaliste salvadorien Mario Guevara en Géorgie ce mois-ci met en lumière les risques encourus par les journalistes non-citoyens sous une administration Trump poursuivant activement des déportations massives. Guevara est actuellement en détention par les services de l'immigration (ICE) après avoir filmé en direct son arrestation par les forces de l'ordre locales pour rassemblement illégal et obstruction à des agents le 14 juin, alors qu'il couvrait une manifestation "No Kings" dans le comté de DeKalb.
Dans une déclaration à NPR, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) a affirmé que Guevara n'a pas été arrêté en raison de son statut de journaliste. Le DHS a déclaré que Guevara était entré illégalement dans le pays en 2004 et l'a exhorté à "s'auto-déporter". Son avocat, Giovanni Diaz, conteste cette version, affirmant que Guevara est entré légalement aux États-Unis avec un visa touristique et dispose d'une autorisation de travail valide. Guevara a également une demande en cours d'ajustement de statut, qui pourrait lui permettre d'obtenir une résidence permanente.
Originaire du Salvador, Guevara vit aux États-Unis depuis environ 20 ans et s'est construit une large audience en couvrant les communautés immigrantes en Géorgie pour des médias hispanophones et son propre média indépendant, MG News. Le jour de son arrestation, des photos et vidéos montrent clairement Guevara portant un gilet marqué "PRESSE" sur le dos et la poitrine. "Je suis un membre des médias, officier", peut-on entendre Guevara dire dans son flux en direct juste avant son arrestation, alors qu'une rangée d'agents s'approche du trottoir où il se tenait.
Katherine Jacobsen, coordinatrice du programme États-Unis, Canada et Caraïbes pour le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), a déclaré à Morning Edition que l'arrestation de Guevara établit un "précédent alarmant" pour les journalistes non-citoyens travaillant aux États-Unis. Dans une lettre envoyée au DHS cette semaine, le CPJ a écrit que le cas de Guevara représente "une inquiétante érosion de la liberté de la presse et de l'État de droit".
Interrogée sur les protections existantes pour les journalistes immigrants comme Guevara, Jacobsen a expliqué qu'en théorie, ils bénéficient des mêmes droits du Premier Amendement que les reporters citoyens américains. Elle a exprimé son inquiétude quant au fait qu'un journaliste présent légalement dans le pays voit son statut migratoire remis en question dans le cadre de procédures judiciaires. Le CPJ a demandé la libération immédiate de Guevara, soulignant que sa détention initiale était liée à des activités protégées par le Premier Amendement, mais n'a pas reçu de réponse du DHS.