Les législateurs français s'attaquent aux pratiques néfastes des marques de fast-fashion : 'Frapper aussi fort que possible'
Selon l'Agence française de l'environnement, 35 vêtements sont jetés chaque seconde en France, rapporte Fortune. Le pays prend désormais des mesures législatives pour tenter de réduire les déchets de l'industrie de la mode. Le Sénat français a adopté un projet de loi visant à lutter contre les marques de fast-fashion qui inondent le marché de vêtements bon marché et éphémères, selon le Iosco County News Herald. Ce texte fait suite à une version adoptée par l'Assemblée nationale en mars dernier, que les législateurs affinent désormais pour cibler plus directement les géants étrangers, notamment des marques comme Shein.
L'industrie de la mode est désormais le deuxième plus grand consommateur d'eau, selon Earth.org, et représente 10 % de la pollution mondiale, soit plus que les vols internationaux et le transport maritime réunis, d'après l'ONU. Les vêtements fast-fashion sont conçus pour se détériorer rapidement, polluent les cours d'eau avec des microplastiques et finissent dans des décharges.
Le 10 juin, le Sénat français a adopté le projet de loi avec 337 voix pour et une seule contre, rapporte la Boston University School of Public Health. Le texte interdit les publicités pour la fast-fashion, selon Reuters, et impose des sanctions directes aux entreprises dont le coût environnemental est élevé, d'après France 24. Avant son entrée en vigueur, le projet de loi doit être examiné par une commission mixte en septembre et validé par la Commission européenne.
Les législateurs français espèrent que cette approche protégera mieux les marques françaises et européennes, tout en encourageant une consommation responsable, selon Impact France. 'Il s'agit de préserver des marques accessibles à tous les Français', a déclaré la sénatrice Sylvie Valente Le Hir, qui a vivement critiqué la 'concurrence déloyale' des importations de fast-fashion. 'Nous devons établir des règles, les frapper aussi fort que possible', a-t-elle ajouté.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a salué ce projet de loi comme 'une étape majeure dans la lutte contre l'impact économique et environnemental de la fast-fashion', selon France 24. Sur les réseaux sociaux, des internautes ont applaudi cette initiative, l'un d'eux écrivant : 'La France a l'opportunité de réguler la fast-fashion, mais l'UE doit suivre.'