Un expert met en garde contre une 'guerre des codes' après le piratage d'une plateforme iranienne de cryptomonnaies
Un nouveau champ de bataille numérique émerge alors que le conflit entre l'Iran et Israël s'intensifie. Bezalel Eithan Raviv, fondateur et PDG de Lionsgate Network, évoque une 'guerre des codes' qui pourrait selon lui représenter l'avenir des conflits armés. Alors que la plupart se concentrent sur les affrontements traditionnels (aériens, terrestres et maritimes), cette bataille se joue également dans le cyberespace.
Raviv s'est entretenu avec FOX Business à propos du récent piratage de Nobitex et ses implications géopolitiques. 'C'est un tournant. Les efforts géopolitiques et la guerre évoluent désormais sur différents fronts', a-t-il déclaré. 'Traquer les fonds permet de voir ce qui se cache derrière le rideau. Cette attaque représente une escalade dans la capacité des acteurs à cibler les sources de financement pour changer les règles du jeu.'
Nobitex, l'une des principales plateformes iraniennes de cryptomonnaies, a subi une attaque ayant entraîné des pertes avoisinant 90 millions de dollars. Le groupe de hackers Gonjeshke Darande, lié à Israël, a revendiqué cette attaque. Selon Reuters, ce groupe a déjà mené des cyberattaques sophistiquées contre l'Iran par le passé.
Cette nouvelle cyberattaque survient dans un contexte de tensions croissantes entre Téhéran et Jérusalem, exacerbées par les frappes préventives israéliennes du 13 juin. Raviv estime que le monde assiste à une nouvelle forme de guerre sans pertes humaines. 'C'est une guerre des codes, sans victimes, où tout se joue dans l'ombre, sans aucune munition', explique-t-il. 'L'arrière-guichet devient plus important que les lignes de front, redéfinissant complètement la narration de ce qu'est une guerre.'
Si le PDG reconnaît l'absence de pertes humaines sur ce terrain numérique, il met en garde contre les dommages collatéraux. Il établit un parallèle entre terrorisme traditionnel et terrorisme financier, où les victimes sont souvent des consommateurs innocents ayant fait confiance à des institutions peu préparées. 'Aux seuls États-Unis, les escroqueries représentent 53 milliards de dollars par an', alerte Raviv. 'Les forces de l'ordre ne sont pas à la hauteur face à ces 6000 nouveaux cas quotidiens.'
Raviv appelle à une action plus ferme, jugeant insuffisante la législation actuelle comme le GENIUS Act récemment adopté. 'Toute personne ayant de l'argent en banque devrait s'inquiéter car la législation a cinq ans de retard', affirme-t-il. Le problème selon lui vient du fait que 'toutes les plateformes traitent des fonds suspects tout en percevant des commissions, quelle que soit la légitimité des transactions - c'est leur source de profit.'