Les États prennent les devants dans la régulation du développement de l'IA américaine
Aux États-Unis, les États prennent l'initiative de réguler le développement de l'intelligence artificielle (IA), créant ainsi un paysage législatif complexe mais dynamique. Cette tendance s'est accélérée après que le Sénat a supprimé une interdiction de 10 ans sur les lois étatiques relatives à l'IA, ouvrant la voie à une multitude de régulations locales.
Des experts comme Daniel Gorlovetsky, PDG de TLVTech, prévoient une fragmentation rapide de la régulation de l'IA à travers le pays. Des États comme la Californie, le Colorado, le Texas et l'Utah sont déjà à l'avant-garde de ce mouvement, proposant des lois couvrant divers aspects, des applications à haut risque aux deepfakes.
Le Colorado se concentre sur la prévention des discriminations algorithmiques, avec des amendes allant jusqu'à 20 000 dollars par violation. La Californie, quant à elle, met l'accent sur la transparence des données et la sécurité de l'IA, notamment pour les applications grand public.
Le Texas et l'Utah abordent respectivement les standards de sécurité pour les services publics et la divulgation obligatoire de l'utilisation de l'IA. Le Tennessee a adopté l'ELVIS Act en 2024, limitant strictement l'utilisation non consensuelle de répliques vocales ou visuelles générées par IA.
New York devrait jouer un rôle clé dans la régulation du secteur financier, exigeant des grandes entreprises de l'IA des divulgations de risques obligatoires. La loi Responsible AI Safety and Education Act vise à prévenir les dommages généralisés causés par l'IA.
Pour les entreprises, ces régulations variées posent des défis de conformité, variant selon leur taille et leur maturité en matière d'IA. Les petites entreprises doivent se préparer à respecter ces règles avant d'utiliser des outils d'IA, tandis que les grandes entreprises doivent intégrer la conformité dans leur architecture.
Malgré ces défis, ces régulations ne freinent pas nécessairement l'innovation. Elles peuvent au contraire contribuer à développer une IA plus sûre et plus fiable. Comme le souligne Patrick Murphy, fondateur de Togal.AI, l'enjeu est de gouverner l'IA de manière responsable sans étouffer l'innovation ou les petites entreprises.