Trump propose une nouvelle incitation à la natalité : une solution miracle ou une fausse bonne idée ?
L'administration Trump a récemment proposé des mesures incitatives pour relancer la natalité américaine, comme une 'prime à la naissance' de 5 000$ ou un compte d'épargne fiscalement avantageux de 1 000$ pour les enfants nés entre 2025 et 2029. Cette initiative, qui ressemble à une case 'Allez en prison' version capitaliste, vise à contrer le vieillissement démographique et ses conséquences économiques. Mais derrière cette apparente générosité se cachent des réalités bien plus sombres.
Aux États-Unis, élever un enfant représente un défi financier colossal. Selon le Brookings Institution, une famille de classe moyenne dépense en moyenne 310 605$ par enfant jusqu'à ses 17 ans. Les risques vont bien au-delà des considérations économiques : le taux de mortalité maternelle, particulièrement élevé dans le pays, a encore augmenté avec les restrictions à l'avortement dans certains États.
Les disparités raciales aggravent la situation : les femmes noires courent un risque bien plus élevé que les blanches. Les malformations congénitales, qui touchent 1 bébé sur 33, constituent la principale cause de mortalité infantile. L'auteure partage son expérience personnelle avec son fils atteint d'un syndrome rare, soulignant le coût émotionnel et financier exorbitant des soins médicaux spécialisés.
Malgré l'assurance maladie, sa famille a dû débourser 10 000$ par mois pour les trois premières opérations de son enfant. Cette situation illustre le paradoxe américain : un système de santé prohibitif qui pousse 41% des adultes à s'endetter, tandis que les républicains envisagent de réduire encore les aides médicales.
Si certains pays comme la Hongrie ou le Japon ont mis en place des politiques natalistes généreuses, leur efficacité à long terme reste limitée. La solution ne réside pas dans des incitations ponctuelles, mais dans un véritable soutien structurel : garderies accessibles, couverture santé universelle et protection des droits reproductifs. Comme le conclut l'auteure, la sécurité - économique, médicale et sociale - reste le meilleur contraceptif... ou le meilleur incitatif à la parentalité.