Les constructeurs automobiles mécontents des nouvelles taxes portuaires proposées par Trump sur les navires transporteurs de véhicules
L'administration Trump fait face à une opposition croissante des constructeurs automobiles concernant une nouvelle proposition visant à taxer les navires transporteurs de véhicules arrivant dans les ports américains. À partir du 14 octobre, le représentant américain au commerce (USTR) prévoit d'imposer une taxe de 14 dollars par tonne nette de cargaison pour les navires spécialement conçus pour transporter des voitures, sauf s'ils sont fabriqués aux États-Unis. Cette mesure vise officiellement à encourager les compagnies maritimes à acheter des navires américains et à contrer la domination croissante de la Chine dans le commerce maritime.
Cette proposition remplace une précédente idée, encore plus controversée, qui aurait imposé une taxe de 150 dollars par véhicule livré par des navires non américains. Bien que retirée avant sa mise en œuvre, cette idée avait provoqué la colère de l'industrie automobile, selon le Financial Times. Cependant, la nouvelle proposition ne semble guère mieux accueillie. Plusieurs groupes de lobby, dont Autos Drive America et la Korea Automobile & Mobility Association, ont averti que cette taxe entraînerait une hausse des prix, nuisant à l'ensemble du secteur.
Ford et même Caterpillar ont également exprimé leurs inquiétudes. Par ailleurs, les tarifs douaniers existants, en constante évolution, ajoutent encore plus d'incertitude sur les coûts. Une autre proposition distincte envisage d'imposer des taxes supplémentaires sur tous les grands navires de fret détenus, exploités ou construits par la Chine, ce qui complique davantage la situation.
En 2024, un record de 29 millions de voitures ont été transportées par mer, avec une flotte mondiale de 836 navires spécialisés, évaluée à environ 600 milliards de dollars. La Chine représente 20 % de ces navires, mais le Japon domine avec 47 %, tandis que les États-Unis n'en produisent que 0,1 %, soit un seul navire. Actuellement, 86 % des nouveaux navires transporteurs sont construits en Chine, ce qui justifie les préoccupations américaines.
Le problème est double : d'une part, ces taxes seront répercutées sur les consommateurs, pénalisant l'achat de véhicules importés ; d'autre part, la taxe de 14 dollars par tonne nette s'appliquera à tous les navires non américains, pas seulement chinois, affectant ainsi des partenaires comme le Japon. L'USTR affirme que l'objectif est d'inciter les constructeurs à utiliser des navires américains, mais ceux-ci sont quasi inexistants. Selon Autos Drive America, il faudrait des années pour que les États-Unis produisent suffisamment de navires.
Joe Kramek, PDG du World Shipping Council, souligne que les chantiers navals américains privilégient les contrats militaires, plus rentables. En l'absence d'alternative, l'industrie automobile devra absorber ces coûts ou les répercuter sur les consommateurs, alourdissant encore le prix des véhicules.