Guerre de l'IA : Comment l'Iran et Israël inondent les réseaux sociaux de fausses images de conflit
Alors que le conflit entre Israël et l'Iran s'intensifie, les réseaux sociaux sont submergés par des médias générés par l'IA, montrant de fausses images de destructions. Ces contenus illustrent comment l'IA est devenue un outil central dans les conflits modernes, alimentant la désinformation et la propagande.
D'un côté, des vidéos et images d'origine inconnue comblent le vide laissé par les black-out médiatiques imposés par les États. De l'autre, les dirigeants de ces pays partagent eux-mêmes ces fausses informations pour propager la xénophobie et la propagande. Suivre une guerre en temps réel n'a jamais été aussi facile, mais la majorité des images diffusées sont truquées.
Récemment, des médias iraniens ont affirmé que trois F-35 israéliens avaient été abattus. Israël a démenti, mais des images montrant des avions géants en flammes ont rapidement circulé. Ces montages grossiers ont été partagés des milliers de fois, malgré leur manque de crédibilité.
Les dirigeants des deux camps participent à cette désinformation. Le Guide suprême iranien et le ministre israélien de la Défense publient des vidéos de lancements de missiles générées par l'IA. Des outils comme Veo 3 de Google rendent ces fausses vidéos plus réalistes que jamais.
Le Tehran Times a partagé une vidéo prétendant montrer un missile iranien frappant un bâtiment à Tel Aviv. La vidéo, clairement générée par l'IA, portait même le watermark de Veo. Une autre vidéo, intitulée 'Doomsday in Tel Aviv', montrant des bâtiments détruits, a été vue plus de 11 millions de fois.
Hany Farid, professeur à Berkeley et expert en détection de médias synthétiques, alerte sur cette prolifération de fausses informations. 'La vérité est la première victime de cette guerre de l'IA', explique-t-il. Les outils comme SynthID permettent d'identifier ces vidéos, mais peu d'internautes prennent la peine de les vérifier.
Une caractéristique notable de ces fausses vidéos est l'absence de sang ou de victimes humaines. Les destructions se limitent aux bâtiments, évitant ainsi les filtres des plateformes sociales. Pendant ce temps, les images réelles des conflits, comme à Gaza, montrent une tout autre réalité, bien plus horrible.
Il y a un an, l'image générée par l'IA 'All Eyes on Raffah' avait déjà montré le potentiel de ces outils pour manipuler l'opinion. Aujourd'hui, avec des conflits comme celui entre l'Iran et Israël, le danger est plus grand que jamais.