Vinod Khosla, investisseur de la Silicon Valley, prédit que l'IA remplacera 80% des emplois d'ici 2030 – et emportera une grande partie du Fortune 500 avec elle
Vinod Khosla, investisseur et entrepreneur technologique de la Silicon Valley, a fait une prédiction fracassante : d'ici 2030, l'intelligence artificielle (IA) pourrait remplacer 80% des emplois à haute valeur économique et provoquer la disparition accélérée de nombreuses entreprises du Fortune 500. Ces déclarations ont été faites lors d'un entretien approfondi sur le podcast Uncapped With Jack Altman. Khosla, connu pour ses investissements précoces dans des entreprises comme Square et Instacart, a partagé ses visions sur l'avenir du travail, de l'économie et des grandes entreprises face à la révolution de l'IA.
Khosla décrit la période actuelle comme une ère de perturbations sans précédent, marquée par un rythme de changement 'fou et frénétique'. Selon lui, presque tous les métiers et matériaux sont en train d'être réinventés sous l'impulsion de l'IA, un phénomène comparable à la révolution des années 1960, mais à une vitesse bien plus rapide. 'La société aura du mal à s'adapter à un changement aussi massif en si peu de temps', avertit-il.
L'impact sur l'emploi sera colossal. Khosla estime que d'ici cinq ans, l'IA sera capable d'effectuer 80% des tâches associées à tout emploi économiquement viable. Pire encore, il prédit qu'en 2040, le travail deviendra optionnel : 'Les gens travailleront par envie, non par nécessité de payer leur hypothèque.'
Les entreprises établies ne seront pas épargnées. Khosla anticipe une accélération spectaculaire du taux de disparition des géants du Fortune 500 dans les années 2030. 'Cette transition ne viendra pas des entreprises existantes, mais de nouveaux acteurs qui réinventeront complètement les industries', explique-t-il.
Par secteur, Khosla voit dans la santé un domaine particulièrement vulnérable. Avec une expertise médicale rendue gratuite et illimitée par l'IA, le système de santé devra être entièrement repensé. Malgré les résistances des intérêts en place et les barrières réglementaires, la transformation sera inéluctable.
Dans le domaine de la robotique, il prédit que les robots humanoïdes deviendront omniprésents dans les foyers dès les années 2030, commençant par des tâches spécifiques comme la cuisine. Le principal frein n'est pas matériel, mais relève de l'intelligence artificielle elle-même.
En matière d'énergie, Khosla se montre très optimiste, particulièrement concernant la fusion nucléaire et la géothermie à très haute température, qui pourraient selon lui rendre l'énergie moins chère que le gaz naturel.
Khosla met également en garde contre les risques géopolitiques liés à l'IA, notamment son utilisation par des régimes autoritaires comme la Chine. D'ici 2040, ces pays pourraient utiliser l'IA à la fois comme arme (cyberguerre) et comme outil d'influence (médecins gratuits pour tous) pour imposer leur philosophie politique.
Enfin, l'investisseur partage sa philosophie sur l'innovation : selon lui, les grandes avancées viennent toujours des entrepreneurs visionnaires, jamais des grandes entreprises établies. 'Les experts sont mauvais pour prédire l'avenir ; ils extrapolent le passé. Les entrepreneurs, eux, inventent le futur qu'ils désirent', conclut-il.