La Californie enquête sur une manifestation pro-immigration grâce à un système de caméras à IA
Un département de police californien a utilisé des caméras de lecture automatique de plaques d'immatriculation (ALPR) équipées d'intelligence artificielle dans le cadre d'une enquête sur une "manifestation pro-immigration", selon des données internes obtenues par 404 Media. Ces révélations montrent que des services de police et des shérifs à travers le pays ont régulièrement accédé aux caméras installées en Californie, fabriquées par la société Flock, souvent à la demande de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE).
Cette pratique de partage de données entre États, que des experts jugent illégale, est rendue possible par le fait que les agences californiennes ont volontairement choisi de partager leurs données avec d'autres juridictions. Flock permet en effet aux agences participantes de rechercher des plaques non seulement dans leur propre juridiction, mais à l'échelle nationale, ce qui donne aux forces de l'ordre collaborant avec l'ICE un accès potentiel à toutes les caméras du réseau.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur le respect par la Californie de ses propres lois en matière de protection des données et remet en cause son statut d'"État sanctuaire" pour les immigrés. Elle révèle également les outils de surveillance que les forces de l'ordre peuvent déployer lors de manifestations liées à l'immigration, comme les récentes protestations "No Kings" qui ont rassemblé des millions de personnes à travers les États-Unis.
Ces découvertes font suite à des révélations similaires concernant l'Illinois, où la police utilisait déjà ces caméras pour le compte de l'ICE, et à un rapport de Cal Matters confirmant que les agences locales californiennes faisaient de même. Cette pratique inter-États, bien que techniquement permise par les accords de partage, pose de sérieuses questions juridiques et éthiques quant à la protection de la vie privée et au respect des lois californiennes sur l'immigration.