Pourquoi le monde a de moins en moins d'enfants, même quand on en désire
Le taux de fécondité mondial a chuté de moitié depuis les années 1960, selon l'ONU, tombant sous le seuil de renouvellement des générations dans la majorité des pays. Un récent rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) révèle que près de 20% des adultes en âge de procréer dans 14 pays estiment ne pas pouvoir avoir le nombre d'enfants souhaité. Contrairement aux idées reçues, l'infertilité n'en est pas la principale cause.
Les obstacles économiques arrivent en tête des freins identifiés. 39% des personnes interrogées citent les difficultés financières, 19% le logement, 12% le manque de modes de garde et 21% la précarité professionnelle. L'inflation record post-pandémie et la flambée des prix de l'immobilier et de la garde d'enfants aggravent la situation.
Les restrictions légales pèsent également. De nombreux pays interdisent la gestation pour autrui ou limitent l'accès à la procréation médicalement assistée, particulièrement pour les couples homosexuels. Parallèlement, 40% des femmes vivent sous des législations restrictives concernant l'avortement, comme le montre le récent revirement de Roe v. Wade aux États-Unis.
Les craintes pour l'avenir influencent aussi les décisions. 14% des répondants évoquent les conflits et pandémies, tandis que 9% mentionnent le changement climatique. Avec 122 millions de déplacés dans le monde et une anxiété climatique croissante, beaucoup hésitent à mettre au monde des enfants dans un contexte perçu comme instable.
« Les gouvernements devraient faciliter l'équilibre vie professionnelle-vie privée et garantir des emplois stables », estime Shalini Randeria, conseillère principale de l'UNFPA. Pourtant, certaines politiques actuelles, comme les coupes dans Medicaid ou les restrictions sanitaires, vont selon elle « à l'encontre des objectifs démographiques ».