Wall Street invente un nouveau terme pour décrire les menaces tarifaires de Trump : le 'TACO trade'
Le président Trump tient à ce que vous sachiez qu'il n'est pas un lâche, rapporte Matthew Mpoke Bigg dans The New York Times. Lors d'une conférence de presse la semaine dernière, un journaliste a irrité Trump en lui posant une question sur le 'TACO trade'. TACO signifie 'Trump Always Chickens Out' (Trump recule toujours). Ce terme, inventé par un chroniqueur du Financial Times, décrit comment Wall Street profite d'un schéma où les marchés chutent après les menaces tarifaires de Trump, pour ensuite rebondir lorsqu'il cède. Trump a bâti sa carrière sur la démonstration de force politique, et ce terme l'a visiblement touché. 'Ne répétez jamais ce que vous avez dit', a-t-il répondu. 'C’est une question méchante.' Pourtant, aussi fort que Trump veuille le nier, le TACO trade décrit parfaitement l'économie sous Trump, explique Michael Hiltzik dans le Los Angeles Times. Il s'agit d'un processus en deux étapes : acheter lors des baisses (après une annonce tarifaire de Trump) et vendre lorsque les prix remontent après son recul inévitable. 'Après avoir pris Trump au sérieux pendant une semaine ou deux après le 'Jour de la Libération', les marchés partent désormais du principe qu’il peut être ignoré', souligne John Authers dans Bloomberg. Le problème est que si les marchés le savent, le reste du monde aussi. S’il ne peut pas tenir ses menaces, Trump perd tout pouvoir de négociation. À terme, il devra 'montrer qu’il est sérieux. S’il arrive au point où il ne recule pas, le marché pourrait s’étouffer avec ses tacos.' Même si certains investisseurs ont profité du TACO trade, il reste dangereux pour les marchés, selon Alexandra Canal dans Yahoo Finance. Les déclarations musclées et les actions limitées de Trump ont été une aubaine 'pour les traders qui ont acheté lors des baisses'. Mais à long terme, comme le dit un analyste de Wall Street, 'c’est des montagnes russes. Pas bon pour la planification à long terme ni pour les investissements des entreprises.' Wall Street n’a jamais vraiment compris Trump lors de son premier mandat, rappelle David A. Graham dans The Atlantic. Cette fois, 'les investisseurs ont commencé à saisir le schéma' de son bluff. Malheureusement, le TACO trade, comme tout arbitrage, 'perd son pouvoir une fois que tout le monde le connaît'. Trump peut être enclin à reculer, mais 'il peut facilement être poussé à prendre de mauvaises décisions'. Le pire scénario serait que moins les investisseurs le prennent au sérieux, moins il aurait de pression pour changer de cap. Et si Trump finissait par être sérieux, ce seraient les investisseurs qui fuiraient, provoquant un krach en pleine panique.