Une découverte révolutionnaire sur la coagulation sanguine ouvre « un tout nouveau chapitre en biologie vasculaire »
Une équipe de chercheurs australiens et new-yorkais a identifié un processus biologique inconnu jusqu'alors, responsable de dommages tissulaires et organiques dans des conditions de faible oxygénation, comme les crises cardiaques et les AVC. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les caillots sanguins, mais l'éclatement des globules rouges qui en serait la cause. Cette découverte, publiée dans la revue Nature, pourrait révolutionner le traitement des maladies vasculaires.
Le système microvasculaire, réseau de minuscules vaisseaux sanguins, est essentiel pour l'apport d'oxygène et de nutriments aux tissus. Son dysfonctionnement entraîne une mauvaise circulation, un manque d'oxygène, la mort des tissus et une inflammation, aggravant ainsi les pronostics vitaux. Les chercheurs ont découvert que dans des conditions hypoxiques, les globules rouges se rompent, libérant une substance collante qui obstrue les vaisseaux.
« Nous avons mis au jour un mécanisme de coagulation totalement indépendant du système traditionnel impliquant les plaquettes ou la fibrine », explique le Pr Shaun Jackson, directeur de ThromBio. « Les membranes des globules rouges éclatés agissent comme une colle biologique, bloquant la circulation vers les organes vitaux. »
Les traitements anticoagulants classiques, ciblant la fibrine, se sont avérés inefficaces chez les patients COVID-19 sévères. L'analyse de plus de 1000 vaisseaux sanguins prélevés sur des patients décédés a révélé des lésions endothéliales généralisées, avec des dépôts protéiques issus de globules rouges hémolysés.
Ce phénomène a également été observé dans des modèles murins après infarctus, AVC ou ischémie intestinale. « Cela explique pourquoi de nombreux patients graves souffrent de défaillances multiviscérales malgré un contrôle de la coagulation », souligne Jackson. Les futures thérapies pourraient cibler la mort cellulaire endothéliale ou la rupture des globules rouges.
« En bloquant ce processus précocement, nous pourrions préserver la perfusion tissulaire et sauver des vies », conclut le chercheur. Cette avancée ouvre des perspectives thérapeutiques inédites pour les pathologies microvasculaires.