Un milliardaire rachète des entreprises entières pour les convertir à l'IA : Révolution ou cauchemar capitaliste ?
Le capital-investissement, souvent surnommé ironiquement « capitalisme termite », est un secteur massif centré sur le rachat et la revente d'entreprises établies. Ces entreprises peuvent être très variées : services publics municipaux, chaînes de restauration, usines d'embouteillage, voire maisons de retraite. La stratégie est souvent extractive : là où un rénovateur améliore une maison abandonnée pour la revendre plus cher, le capital-investissement peut démanteler des entreprises saines, vendre leurs actifs et licencier en masse.
Elad Gil, milliardaire du capital-risque, adopte une approche similaire mais avec une touche technologique. Selon TechCrunch, il utilise sa fortune pour racheter des entreprises et les restructurer autour de l'IA. Son modèle : acquérir des sociétés stables à fort cash-flow (cabinets d'avocats, agences de marketing), puis « les aider à grandir via l'IA » – euphémisme pour licencier et automatiser les tâches avec l'IA, tout en réinvestissant les profits dans de nouveaux rachats.
Cette stratégie de « roll-up » (regroupement d'entreprises) n'est pas nouvelle dans le capital-investissement, mais l'utilisation de l'IA la rend plus agressive. Gil affirme que l'IA peut « augmenter radicalement les marges » en automatisant des tâches comme la manipulation de texte, l'audio, la vidéo, le codage ou les ventes – domaines où l'IA reste pourtant notoirement médiocre. Il parie donc sur une amélioration fulgurante de la technologie.
Pourtant, les experts doutent de la viabilité de ce modèle. La concurrence technologique et les limites actuelles de l'IA pourraient le faire échouer. Mais comme souvent, les milliardaires croient en leur vision – même lorsqu'elle menace l'emploi et la stabilité économique.