Royaume-Uni : la course contre la montre pour sauver l'accord commercial avec les États-Unis
Le Royaume-Uni est engagé dans une course contre la montre pour sauver son accord commercial avec les États-Unis, après avoir obtenu une exemption temporaire des tarifs douaniers de l'administration Trump. Cet accord, présenté comme une victoire diplomatique pour le Premier ministre Keir Starmer et l'ambassadeur Peter Mandelson, pourrait s'effondrer d'ici cinq semaines si Londres ne parvient pas à répondre aux exigences américaines.
Il y a quelques semaines à peine, le Royaume-Uni a signé un accord commercial avec les États-Unis, lui évitant les tarifs douaniers les plus sévères de l'ère Trump. La cérémonie à la Maison Blanche, bien que quelque peu maladroite, a été présentée comme un triomphe politique. Cependant, cet accord ne serait qu'une trêve temporaire, et le gouvernement britannique risque désormais de le compromettre.
Le principal défi concerne la sidérurgie britannique. Les États-Unis exigent des clarifications sur la propriété chinoise des usines sidérurgiques britanniques, mais peu de progrès ont été faits. Avec des coûts énergétiques industriels incontrôlables et des normes environnementales strictes, le Royaume-Uni peine à attirer des investisseurs. Par ailleurs, le gouvernement n'a pas les moyens de nationaliser ces sites.
Un autre point de friction concerne l'ouverture du marché britannique aux produits agricoles américains, notamment le bœuf et l'éthanol. Les lobbies agricoles et écologistes s'y opposent farouchement, et le gouvernement semble retarder les décisions nécessaires.
La situation se complique davantage avec le récent accord de « réinitialisation » entre le Royaume-Uni et l'UE, alignant les normes alimentaires britanniques sur celles de l'Europe. Cela rend plus difficile toute concession aux États-Unis. Bruxelles pourrait d'ailleurs avoir intérêt à voir cet échec, utilisant le Royaume-Uni comme dommage collatéral dans la guerre commerciale transatlantique.
Avec seulement cinq semaines pour résoudre ces problèmes, l'accord commercial avec les États-Unis risque de s'effondrer. Un échec serait un revers humiliant pour le gouvernement Starmer, qui n'aurait à s'en prendre qu'à lui-même.