Noem commet une erreur en affirmant que l'habeas corpus permet à Trump 'd'expulser des personnes du pays'
La secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem a déclaré mardi que l'habeas corpus "est un droit constitutionnel que le président a pour pouvoir expulser des personnes du pays", une affirmation erronée concernant ce principe juridique que l'ancien président Donald Trump envisage de suspendre pour accélérer les expulsions.
Lors d'une conférence de presse tenue le 20 mai 2025, Noem a mal interprété la notion d'habeas corpus, qui garantit en réalité le droit à un procès équitable et protège contre les détentions arbitraires, et non le pouvoir d'expulsion. Cette déclaration intervient dans un contexte où l'administration Trump étudie des mesures controversées pour intensifier les déportations.
Les experts juridiques ont immédiatement rectifié cette erreur, soulignant que l'habeas corpus, inscrit dans la Constitution américaine, sert principalement à contester la légalité d'une détention devant un tribunal. Le principe ne confère aucun pouvoir exécutif d'expulsion au président.
Cette confusion survient alors que Trump, candidat à la présidentielle de 2024, propose des politiques migratoires strictes, dont la suspension éventuelle de l'habeas corpus pour les migrants en situation irrégulière. Une telle mesure, si elle était mise en œuvre, soulèverait d'importantes questions constitutionnelles.
Plusieurs responsables démocrates et organisations de défense des droits civils ont vivement critiqué les déclarations de Noem, y voyant une tentative de justifier des actions potentiellement illégales. Ils rappellent que l'habeas corpus est une protection fondamentale contre l'arbitraire gouvernemental.
L'affaire a rapidement fait réagir sur les réseaux sociaux, où de nombreux utilisateurs ont pointé du doigt cette méconnaissance des principes juridiques de base par un membre important du cabinet. Certains y voient le reflet d'une tendance plus large à manipuler les concepts constitutionnels à des fins politiques.
CNN a contacté le département de la Sécurité intérieure pour obtenir des clarifications sur ces déclarations, mais n'avait pas reçu de réponse au moment de la publication. Des experts en droit constitutionnel interrogés par la chaîne ont unanimement qualifié ces propos d'inexacts et potentiellement dangereux.
Cette polémique s'inscrit dans un débat plus large sur les limites du pouvoir exécutif en matière d'immigration, particulièrement sensible en période électorale. Les déclarations de Noem risquent d'alimenter les tensions autour de cette question clivante dans la campagne présidentielle en cours.