‘Les États-Unis, la Chine et l’Inde peuvent tous tenir en Afrique’ : La quête pour corriger la carte du monde
Une femme examine une carte du monde à Lisbonne, au Portugal, et pose une question inattendue aux fabricants : « Quelle projection cartographique avez-vous utilisée ? » Abimbola Ogundairo, 28 ans, mène une campagne pour abandonner la projection Mercator, accusée de minimiser l’Afrique et d’exagérer les régions riches. Cette projection, créée en 1599, déforme les tailles réelles des continents, faisant paraître le Groenland aussi grand que l’Afrique, alors qu’il pourrait y tenir 14 fois. Ogundairo, porte-parole d’Africa No Filter, une ONG luttant contre les stéréotypes négatifs sur l’Afrique, pousse les institutions à adopter des projections « à surface égale » plus précises. Son initiative, « Correct the World », encourage une pétition en ligne pour influencer les gouvernements. Les réactions du public vont de la surprise à l’indignation, comme celle de son oncle découvrant que les États-Unis, la Chine et l’Inde pourraient tenir dans l’Afrique. Les institutions, comme l’ONU, résistent davantage, mais Ogundairo reste déterminée. La projection Mercator, bien que pratique pour la navigation, est critiquée pour ses distorsions politiques et historiques. Des alternatives comme la projection Gall-Peters, adoptée par des écoles de Boston en 2016, ou la récente Equal Earth, développée en 2018, offrent des représentations plus équitables. La Banque mondiale et la NASA ont déjà adopté Equal Earth. Ogundairo souligne que le changement doit venir des Africains eux-mêmes, en exigeant une représentation juste sur les cartes. « Si nous ne racontons pas notre histoire, d’autres le feront à notre place », affirme-t-elle. Source : Al Jazeera.