Arabie Saoudite et Qatar unissent leurs forces pour financer les salaires des fonctionnaires syriens
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan Al Saud, a annoncé ce samedi 31 mai 2025 à Damas que son pays et le Qatar apporteront un soutien financier conjoint aux employés de l'État syrien. Cette déclaration a été faite lors d'une conférence de presse commune avec son homologue syrien, Asaad al-Shibani.
Les deux nations du Golfe comptent parmi les principaux soutiens régionaux des nouvelles autorités syriennes, qui ont renversé l'ancien dirigeant Bachar al-Assad en décembre après près de 14 ans de guerre. Bien que le montant exact de l'aide n'ait pas été précisé, cette annonce fait suite à la révélation en mai par le ministre syrien des Finances, Mohammed Yosr Bernieh, que le Qatar verserait 29 millions de dollars par mois pendant trois mois pour payer les salaires du secteur public civil.
L'agence Reuters a rapporté que les États-Unis avaient donné leur feu vert à l'initiative qatarie, peu avant que l'ancien président Donald Trump n'annonce la levée des sanctions imposées à la Syrie sous le régime d'al-Assad. L'Union européenne a depuis également levé ses sanctions contre la Syrie.
D'autres preuves du soutien saoudien et qatari sont apparues mi-mai, lorsque les deux pays ont remboursé la dette syrienne envers la Banque mondiale, s'élevant à environ 15 millions de dollars. Le gouvernement syrien, dirigé par le président intérimaire Ahmed al-Sharaa, cherche à reconstruire les liens diplomatiques du pays et à rassurer les États occidentaux méfiants quant à ses relations passées avec des groupes comme al-Qaïda.
Malgré les dénégations répétées d'al-Sharaa concernant l'extrémisme et son soutien aux minorités, des violences persistantes continuent de susciter des inquiétudes internationales. Parallèlement, la Syrie renforce ses liens avec les États arabes du Golfe, qui jouent un rôle clé dans le financement de la reconstruction des infrastructures et de la relance économique.
Le 27 mai, l'UE a adopté des actes juridiques levant toutes les mesures restrictives économiques sur la Syrie, sauf celles liées à la sécurité. La Banque mondiale a également annoncé la reprise de ses opérations en Syrie après 14 ans d'interruption, avec un premier projet visant à améliorer l'accès à l'électricité.
La réintégration progressive de la Syrie dans l'économie mondiale résulte en grande partie du changement de politique américaine sous Trump. Cependant, selon un rapport du PNUD, la Syrie aura besoin de plus de 50 ans pour retrouver son niveau économique d'avant-guerre, avec 90% de la population vivant dans la pauvreté et un PIB réduit de moitié depuis 2011.