Limitation des taux de crédit : l'amendement qui divise le secteur bancaire
Les groupes professionnels du secteur financier s'unissent pour s'opposer à un amendement visant à plafonner les taux d'intérêt des cartes de crédit à 10%. Cet amendement, proposé par le sénateur républicain Josh Hawley et soutenu par le sénateur indépendant Bernie Sanders, fait partie du projet de loi GENIUS Act sur les stablecoins actuellement examiné par le Sénat américain.
Dans une lettre commune adressée aux dirigeants du Sénat le 21 mai, l'American Bankers Association, le Bank Policy Institute et America's Credit Unions affirment que cette mesure pourrait "supprimer l'accès aux cartes de crédit pour des millions de consommateurs". Selon eux, ce plafonnement aurait des effets contraires à ceux escomptés en réduisant l'accès au crédit et en poussant les consommateurs vers des prêteurs moins régulés.
Les groupes bancaires soutiennent que, sur la base d'études menées dans certains États et pays, un plafonnement des taux nuirait aux consommateurs qu'il est censé protéger. Ils estiment que les institutions financières, face à la baisse de rentabilité, seraient contraintes de réduire leurs services.
Dans un communiqué séparé, ces mêmes organisations ont également exprimé leur opposition à un autre amendement proposé par le sénateur républicain Roger Marshall, qui s'inspire du Credit Card Competition Act. Cet amendement vise à introduire plus de concurrence sur le marché des réseaux de cartes de crédit, dominé par Visa et Mastercard.
Malgré leur opposition, les groupes bancaires affirment partager l'objectif de réduire le coût du crédit à la consommation et d'améliorer l'inclusion financière. Cependant, ils considèrent que le plafonnement à 10% proposé par Hawley serait contre-productif pour atteindre ces objectifs.