Le ralentissement du tourisme international : une menace pour les destinations phares américaines
Sault Ste. Marie, une petite ville du Michigan, voit son économie florissante menacée par la baisse des visiteurs canadiens en raison des tensions politiques entre les États-Unis et le Canada. Située à la frontière avec l'Ontario, la ville dépend fortement des dépenses des touristes canadiens qui traversent le pont international Sault Ste. Marie. Selon Linda Hoath, directrice du bureau de tourisme local, le trafic automobile a chuté de 44 % en avril par rapport à l'année dernière, affectant directement les commerces locaux.
Cette tendance ne se limite pas à Sault Ste. Marie. Les voyages internationaux vers les États-Unis ont globalement diminué de 14 % en mars, avec une baisse particulièrement marquée de 20,2 % pour les visiteurs canadiens. Les experts attribuent ce déclin aux politiques d'immigration strictes de l'administration Trump, à la force du dollar américain et aux longs délais d'obtention de visas. Les tensions commerciales ont également découragé de nombreux voyageurs.
L'impact économique pourrait être significatif. Le secteur du tourisme, qui représente près de 10 % des emplois aux États-Unis, risque de perdre plus de 230 000 postes, notamment dans l'hôtellerie et la restauration. Les dépenses des visiteurs internationaux devraient chuter à 169 milliards de dollars cette année, contre 181 milliards en 2024.
Face à cette situation, des villes comme Flagstaff, en Arizona, se tournent vers les touristes nationaux. Trace Ward, directeur du bureau de tourisme local, mise sur de nouvelles liaisons aériennes et des attractions comme le Lowell Observatory pour relancer l'activité. De même, Sault Ste. Marie a cessé ses publicités au Canada pour cibler les visiteurs américains.
Pour les petites villes frontalières, cette crise du tourisme international pourrait avoir des conséquences durables sur l'emploi et l'économie locale. Comme le souligne Linda Hoath, 'si les gens ne viennent plus dépenser dans nos magasins, cela nous affecte beaucoup plus'.