L'activiste palestinien Mahmoud Khalil comparaît dans une audience tendue sur sa demande d'asile
L'activiste palestinien Mahmoud Khalil a comparu jeudi lors d'une audience sur son statut migratoire en Louisiane, dans le cadre de sa demande d'asile visant à éviter une expulsion. Ciblé par l'administration Trump pour avoir organisé des manifestations pro-palestiniennes à l'Université Columbia, Khalil est résident permanent marié à une citoyenne américaine.
Détenu depuis son arrestation par l'ICE dans son immeuble new-yorkais en mars, Khalil s'est vu notifier une décision d'expulsion par la juge Jamee Comans. Cette décision s'appuie sur l'affirmation du secrétaire d'État Marco Rubio concernant des 'conséquences diplomatiques adverses', sans examen des preuves.
Lors de l'audience, Khalil a évoqué son enfance dans un camp de réfugiés syrien et ses craintes d'y être renvoyé, sa famille ayant subi des disparitions forcées et des tortures. Des experts comme l'historienne Muriam Davis (UC Davis) ont attesté des dangers le menaçant en Algérie ou en Syrie - dont il a la double nationalité - en raison de la médiatisation de l'affaire.
Khalil a aussi expliqué son rôle de médiateur entre groupes protestataires à Columbia : 'La libération des peuples juif et palestinien est interconnectée'. Avant l'audience, il a rencontré son fils nouveau-né, que son épouse le Dr Noor Abdalla a mis au monde le 21 avril pendant sa détention.
La juge Comans a rejeté la requête annulant la procédure (fondée sur l'illégalité de l'arrestation sans mandat) et refusé d'examiner les accusations de fraude dans sa demande de carte verte. L'audience a été marquée par des échanges houleux entre la juge et l'avocat Marc Van Der Hout. Le dossier de 600 pages soumis par la défense dénonce les risques de torture en cas d'expulsion et réfute toute accusation d'antisémitisme.