Un accord inégal mais le meilleur possible avec Trump : l'Europe entre consternation et soulagement
L'accord commercial entre l'Union européenne et l'administration Trump suscite des réactions mitigées. Alors que les responsables européens estiment avoir évité une catastrophe économique, la France dénonce un déséquilibre flagrant et des économistes pointent du doigt le flou dangereux du texte. Cet accord, conclu le 27 juillet 2025 au golf Trump Turnberry en Écosse, maintient des droits de douane de 15% sur la plupart des produits européens exportés vers les États-Unis, avec des exemptions pour certaines catégories mais sans précision sur des secteurs clés comme la pharmacie ou l'acier.
Pour la Commission européenne, représentée par le négociateur en chef Maroš Šefčovič, cet accord permet d'éviter le pire. Sans compromis avant la date limite du 1er août, les exportations européennes auraient été frappées par des taxes douanières de 30%. « Une guerre commerciale peut sembler séduisante pour certains, mais elle aurait mis en péril près de 5 millions d'emplois en Europe », a-t-il souligné, ajoutant que les entreprises réclamaient avant tout de la stabilité.
La France exprime sa désapprobation avec virulence. Le ministre du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin parle d'un « jour sombre » où l'Europe s'est résignée à la soumission. Il dénonce un accord déséquilibré qui ignore totalement le secteur des services, pourtant excédentaire pour l'UE. Clément Beaune, commissaire à la Stratégie, regrette que l'Europe n'ait pas su utiliser son poids de première puissance commerciale mondiale. Le Premier ministre François Bayrou fustige quant à lui une « nouvelle loi de la jungle » imposée par Washington.
L'Allemagne adopte un ton plus mesuré. Le chancelier Friedrich Merz se félicite d'avoir évité une escalade inutile tout en reconnaissant que les droits de douane résiduels pèseront lourd sur l'économie exportatrice allemande. Il admet cependant que certains secteurs ont accueilli l'accord avec soulagement.
En Italie, la Première ministre Giorgia Meloni, qui se présente comme un pont entre Trump et l'Europe, salue quant à elle un résultat positif. Son analyse contraste avec le pessimisme affiché par d'autres capitales européennes, témoignant des divisions persistantes au sein de l'UE face à la politique commerciale agressive de l'ancien président américain.