Le président sud-africain salué pour son calme face à 'l'embuscade' de Trump dans le Bureau ovale
JOHANNESBURG — 'Globalement c'était affreux mais cela aurait pu être pire' - c'est ainsi qu'un journal sud-africain a résumé la réunion extraordinaire entre le président Cyril Ramaphosa et le président américain Donald Trump dans le Bureau ovale mercredi.
De nombreux Sud-Africains, y compris des membres de la délégation gouvernementale, craignaient une répétition de l'échange houleux entre Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky en février. Pourtant, malgré ce qu'un autre journal a qualifié de 'provocation sérieuse' de Trump - qui a notamment demandé à baisser les lumières et diffusé une longue vidéo prétendant prouver de fausses allégations de 'génocide' contre les fermiers blancs - Ramaphosa est resté calme.
Disciple de Nelson Mandela et acteur clé des négociations ayant mis fin à l'apartheid en 1994, Ramaphosa a été salué par les médias et les réseaux sociaux pour son sang-froid face à ce que beaucoup appellent 'l'embuscade' de Trump, bien que certains aient souhaité une réaction plus ferme.
Lors d'une conférence de presse, Ramaphosa a déclaré que les discussions privées s'étaient bien déroulées et que Trump pourrait assister au sommet du G20 à Johannesburg cette année. Il a plaisanté en disant regretter de décevoir les journalistes sud-africains venus chercher du 'drame'.
Malgré les explications de la délégation sud-africaine, Trump a répété à plusieurs reprises la théorie du complot d'extrême droite sur un 'génocide' des Blancs, utilisant de fausses informations. Il a présenté à tort une vidéo commémorative comme un 'cimetière', alors qu'aucun corps n'y était enterré.
Trump a également montré des clips de deux politiciens d'opposition controversés chantant 'Kill the Boer'. Julius Malema, dont le parti n'a obtenu que 9,5% aux élections, s'est moqué sur les réseaux sociaux de ces 'ragots' à la Maison Blanche.
Trump a remis à Ramaphosa des articles imprimés parlant de 'mort horrible', mais certains provenaient de sources non vérifiées, dont un article concernant en réalité la République démocratique du Congo.
La présence des golfeurs blancs Ernie Els et Retief Goosen, ainsi que de l'homme d'affaires Johann Rupert - l'homme le plus riche d'Afrique du Sud - a suscité des controverses. Si Rupert a été loué pour avoir contesté les propos de Trump, Els a été critiqué pour ses commentaires semblant soutenir la théorie de la 'persécution des Blancs'.
L'attitude irrespectueuse de Trump envers le chef d'État d'une démocratie constitutionnelle a indigné de nombreux observateurs, contrastant avec sa complaisance envers les dirigeants autoritaires.