Les économistes : dernier rempart contre le retour à l'étalon-or
Par John Tamny, contributeur. Séoul, République de Corée : Des lingots d'or sont exposés à la Shinhan Bank le 9 janvier 2004. Les prix de l'or ont atteint 544,60 dollars l'once ce jour-là, leur plus haut niveau depuis janvier 1981, en raison des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et des rumeurs selon lesquelles la Chine pourrait augmenter ses réserves. « Les tensions géopolitiques continuent de soutenir l'or, avec la détérioration des situations en Iran et en Irak, tandis que l'incertitude quant au retour au pouvoir du Premier ministre israélien Ariel Sharon inquiète quant à la paix au Moyen-Orient », a déclaré Yingxi Yu, analyste chez Barclays Capital. Photo : JUNG YEON-JE/AFP via Getty Images.
Au moins 66 pays indexent leur monnaie sur le dollar, un chiffre probablement sous-estimé. L'essor des cryptomonnaies, notamment des stablecoins, renforce cette tendance. Comme le souligne Nathan Lewis depuis longtemps, les arguments contre l'étalon-or sont infondés. Entre 1944 et 1971, le dollar était indexé sur l'or (1/35e d'once), et les monnaies mondiales suivaient le dollar. Si le Trésor américain annonçait aujourd'hui un retour à l'or pour stabiliser la valeur du dollar, de nombreux pays suivraient probablement.
Lors d'un récent événement organisé par Confusion Capital à Washington, intitulé « La dette, le dollar et nos options », des anciens sénateurs, un milliardaire et des PDG ont évoqué l'étalon-or comme une solution improbable en cas de crise du dollar. Pourtant, cette idée mérite considération. Les économistes rejettent souvent l'étalon-or, arguant qu'il limiterait l'offre monétaire. En réalité, la monnaie est une conséquence de la production, et un dollar indexé sur l'or stimulerait l'investissement et la croissance.
Certains prétendent aussi que la dette publique rend l'étalon-or impossible. Au contraire, un dollar plus crédible renforcerait la confiance dans les obligations du Trésor. Les économistes craignent surtout que l'étalon-or ne rende leur expertise obsolète, car une monnaie stable réduirait le besoin d'interventions monétaires complexes.