Apnée du sommeil : si les traitements classiques déçoivent, cette innovation par aspiration pourrait tout changer
L'apnée obstructive du sommeil (AOS), trouble respiratoire nocturne méconnu mais potentiellement grave, toucherait près d'un milliard d'adultes dans le monde, avec 80% des cas modérés à sévères non diagnostiqués. Pourtant, cette pathologie augmente les risques d'hypertension, de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2. Si les appareils à pression positive continue (PPC) restent le traitement de référence, leur inconfort pousse les patients vers des alternatives innovantes.
Parmi les solutions émergentes, les dispositifs à pression négative comme l'iNAP de la société taïwanaise Somnics Health suscitent l'intérêt. Contrairement aux PPC qui insufflent de l'air, cette technologie aspire les tissus mous pour dégager les voies respiratoires. Conçu il y a dix ans par le fondateur Chung Chu Chen, ce dispositif portable de la taille d'un smartphone fonctionne sur batterie pendant cinq nuits.
Bien que moins efficace que les PPC selon les études, l'iNAP cible spécifiquement les 70% de patients abandonnant le traitement classique. "Notre objectif sont ceux qui échouent avec la PPC ou les orthèses mandibulaires, mais ne souhaitent pas d'implants neurostimulateurs", explique Olivier Lauzeral, directeur général de Somnics. Approuvé aux États-Unis en 2020, le dispositif compte déjà 10 000 utilisateurs mondiaux.
Le marché des solutions d'apnée du sommeil, évalué à 8,52 milliards de dollars en 2024, devrait atteindre 13 milliards d'ici 2030. Cette croissance stimule l'innovation, avec des alternatives comme les stimulateurs nerveux ou un médicament expérimental. Pour Somnics, l'enjeu est de convaincre une population jeune, dont la moitié des patients a moins de 53 ans, grâce à un appareil discret et silencieux permettant une respiration naturelle.