L'inflation allemande poursuit sa trajectoire désinflationniste en juin : un soulagement pour la BCE
L'inflation allemande reste sur une trajectoire désinflationniste en juin, conformément aux attentes de la Banque centrale européenne (BCE). Les estimations préliminaires pour juin montrent un taux d'inflation annuel de 2,0%, en léger repli par rapport au 2,1% de mai. L'inflation sous-jacente affiche également une tendance à la baisse, passant de 2,8% à 2,7% sur la même période.
Cette modération s'explique principalement par la baisse des prix mensuels des produits alimentaires et vestimentaires, ainsi que par la diminution des coûts du mazout et de l'essence par rapport à l'année dernière. À l'inverse, les secteurs de la santé et des transports ont connu une accélération des prix, tandis que l'inflation des services est restée stable.
Les perspectives à court terme suggèrent une poursuite de cette tendance, avec une inflation susceptible de passer sous la barre des 2% dans les prochains mois. Les prévisions de prix de vente dans l'industrie et les services, actuellement à leur plus bas niveau depuis plus d'un an, confirment cette orientation. Cependant, cette évolution reste tributaire des cours pétroliers, dont la volatilité récente rappelle leur impact déterminant.
À plus long terme, deux tendances contradictoires influenceront l'inflation sous-jacente : un marché du travail en refroidissement devrait atténuer les pressions salariales, tandis que les mesures de relance budgétaire du gouvernement pourraient raviver les tensions inflationnistes fin 2024 et au-delà. Sur la base des prix énergétiques actuels, l'inflation allemande devrait osciller entre 1,5% et 2% au second semestre.
Cette dynamique conforte la BCE dans son analyse : la bataille contre l'inflation est en voie d'être gagnée. Les dernières projections de l'institution anticipent désormais un retour sous les 2% dès le troisième trimestre 2025, soit un an plus tôt que prévu. Toutefois, l'inflation des services, toujours élevée à des niveaux records depuis les années 1990, tempère cet optimisme.
Dans ce contexte, la BCE devrait maintenir ses taux en juillet, tout en gardant la porte ouverte à une nouvelle baisse en septembre si la tendance désinflationniste se confirme. Les récentes fluctuations pétrolières et l'échéance imminente de la trêve tarifaire américaine constituent cependant des facteurs de risque majeurs.