Exclusif : Les véhicules assemblés au Mexique bénéficient d'une réduction tarifaire de 40% grâce aux composants américains
Le ministre mexicain de l'Économie Marcelo Ebrard a révélé mardi que les véhicules assemblés au Mexique ne subiront qu'un droit de douane moyen de 15% à l'exportation vers les États-Unis, bien en dessous de la taxe de 25% appliquée à la plupart des autres voitures étrangères. Cette mesure avantageuse résulte de l'accord commercial USMCA et des négociations intensives entre les deux pays.
« C'est un avantage considérable par rapport aux autres pays exportateurs vers les États-Unis », a déclaré Ebrard lors d'un événement à Mexico. Le ministre a toutefois exprimé l'espoir d'une suppression totale de ces droits à l'avenir. Ces déclarations coïncident avec la publication par le Département américain du commerce des procédures pour les importateurs de véhicules éligibles au traitement préférentiel.
Le président américain Donald Trump avait annoncé fin mars l'instauration d'une taxe de 25% sur « toutes les voitures non fabriquées aux États-Unis ». Cependant, les composants américains intégrés dans les véhicules mexicains sont exemptés, réduisant ainsi le tarif effectif. Ce nouveau régime douanier est entré en vigueur début avril.
Selon Ebrard, la « réduction » tarifaire pourrait atteindre 50% pour les véhicules contenant 50% de composants américains. Guillermo Rosales, président de l'Association mexicaine des distributeurs automobiles, estime que la teneur moyenne en composants américains des véhicules exportés est de 40%, ce qui se traduit par un droit effectif de 15%.
Le Département du commerce américain a confirmé cette estimation de 40% de contenu américain dans ses documents officiels. Ainsi, un véhicule avec 50% de composants US ne paiera que 12,5% de droits, tandis qu'un modèle à seulement 30% sera taxé à 17,5%.
Ebrard attribue ce traitement préférentiel aux réunions fréquentes entre responsables mexicains et américains, notamment avec le secrétaire au Commerce Howard Lutnick et le représentant commercial Jamieson Greer. Sans cet accord, le secteur automobile mexicain, qui a exporté 2,6 millions de véhicules aux États-Unis l'an dernier, aurait subi de lourdes pertes.
Les importateurs de véhicules mexicains doivent désormais soumettre une documentation détaillée prouvant la teneur en composants américains pour bénéficier de la réduction tarifaire. Les dossiers seront examinés par le Département du commerce, qui pourra accorder des remboursements rétroactifs sous certaines conditions.
Adrián González, président de Global Alliance Solutions, tempère cependant cet optimisme en soulignant que seuls les constructeurs américains comme Ford et GM bénéficieront pleinement de ces réductions. Les marques japonaises et allemandes présentes au Mexique continueront probablement à payer des droits proches de 25%.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre plus large de l'USMCA, qui remplace l'ALENA depuis 2020. Initialement, ce traité prévoyait une exemption totale pour les véhicules contenant au moins 75% de composants nord-américains. Le Mexique espère maintenant obtenir des conditions encore plus favorables, similaires à l'accord de 10% conclu avec le Royaume-Uni.