Israël tire des « coups de semonce » sur des diplomates européens — Un jour après la suspension des négociations commerciales par le Royaume-Uni
Les forces israéliennes ont ouvert le feu « directement et massivement » sur une délégation diplomatique représentant plus de 20 pays en visite officielle dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, mercredi. Cet incident survient alors que de nombreux pays intensifient leur pression sur Israël face à l’escalade de son génocide à Gaza.
L’armée israélienne a reconnu avoir tiré, qualifiant ces tirs de « coups de semonce » dans un communiqué, et a accusé le groupe d’avoir « dévié de l’itinéraire approuvé ». Le porte-parole militaire a déclaré qu’une enquête avait été ouverte « une fois qu’il a été confirmé que les individus faisaient partie d’une délégation diplomatique ». Aucun blessé n’a été signalé.
Un correspondant de l’agence de presse palestinienne Wafa, témoin de l’incident, a rapporté que les soldats avaient « tiré à balles réelles directement et massivement » sur le groupe, présent pour constater le siège israélien en cours en Cisjordanie occupée. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a qualifié l’incident de « violation flagrante et grave du droit international ».
La communauté internationale a vivement condamné cet acte. Plusieurs pays, dont la France, l’Espagne et l’Italie, ont annoncé leur intention de convoquer leurs ambassadeurs israéliens respectifs pour exiger des explications. La délégation comprenait des représentants de l’Europe, du Moyen-Orient, de l’Asie et d’autres régions, notamment du Royaume-Uni, de la France et du Canada.
Simon Harris, vice-Premier ministre irlandais, a exprimé son « choc et son indignation » face aux rapports faisant état de tirs de l’armée israélienne près de diplomates irlandais. « C’est totalement inacceptable et je le condamne avec la plus grande fermeté », a-t-il déclaré.
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, a souligné que ces tirs étaient typiques de l’armée israélienne. « L’étonnement de beaucoup en réalisant que l’armée israélienne ne fait aucune exception, même pour les diplomates internationaux, suggère qu’ils ne comprennent peut-être pas encore pleinement la nature de cette armée et le contexte dans les territoires occupés », a-t-elle affirmé.
Cet incident intervient alors que les pays augmentent la pression sur Israël pour qu’il mette fin à la catastrophe humanitaire qu’il a créée à Gaza. De nombreux diplomates de la délégation représentaient des pays ayant signé une déclaration commune appelant Israël à permettre « une reprise complète de l’aide à Gaza » et à cesser d’entraver le travail humanitaire de l’ONU.
La veille des tirs, le Royaume-Uni a annoncé la fin des négociations sur un nouvel accord commercial avec Israël, en cours depuis 2022, et imposé des sanctions contre des entités de colonisation en Cisjordanie occupée. Le ministre des Affaires étrangères David Lammy a déclaré que « l’histoire les jugera », qualifiant le blocus israélien de l’aide à Gaza d’« injustifiable ». Le même jour, l’UE a annoncé qu’elle allait réexaminer son propre accord commercial avec Israël.
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