Marché obligataire américain en chute libre : un séisme pour les actions
Le marché obligataire américain provoque un effondrement des actions. Mercredi après-midi, le S&P 500 a chuté de plus de 1%, annulant ses gains matinaux. Cette chute brutale coïncide avec une hausse spectaculaire des rendements des obligations d'État à long terme, déclenchée par une vente aux enchères décevante de 16 milliards de dollars de titres du Trésor à 20 ans.
Les rendements des obligations à 20 ans ont franchi la barre des 5%, entraînant dans leur sillage les obligations à 10 et 30 ans. Cette situation préoccupante survient alors que l'administration Trump pousse pour un projet de loi susceptible d'alourdir considérablement le déficit. Les analystes pointent du doigt cette flambée des taux comme une menace sérieuse pour les marchés actions.
Ce phénomène n'est pas isolé aux États-Unis. Au Japon, les rendements des obligations à 30 ans atteignent des records historiques, tandis qu'au Royaume-Uni, ils flirtent avec leurs niveaux les plus élevés depuis la fin des années 1990. Rappelons qu'en avril dernier, une hausse similaire des rendements avait contribué à l'instabilité des marchés lors de la crise tarifaire.
Dans d'autres actualités marquantes, UnitedHealth a chuté de près de 3% en after-market après l'annonce d'un renforcement des audits Medicare Advantage. Le géant de l'assurance santé fait parallèlement l'objet d'une enquête du ministère de la Justice pour soupçons de surfacturation.
La séance boursière s'est transformée en véritable déroute en fin de journée. Le S&P 500 a perdu 1,6%, le Nasdaq 100 1,3% et le Russell 2000 a plongé de 2,8%. Tous les secteurs ont souffert, avec des baisses particulièrement marquées dans les biens de consommation (-2%), la finance (-2%), la santé (-2%) et l'immobilier (-2%).
Parmi les valeurs les plus touchées figurent Fair Issac, AES et Moderna. À l'inverse, Google a brillé avec une progression de près de 3%, portée par l'enthousiasme des analystes suite à sa conférence développeurs mettant en avant ses avancées en IA Gemini. L3Harris Tech a également résisté à la tendance, grimpant jusqu'à 3% après l'annonce d'un contrat de défense de 175 milliards de dollars.
D'autres sociétés ont subi des revers importants : UnitedHealth (-6% sur des allégations de pratiques douteuses avec des maisons de retraite), Target (-5% après un avertissement sur les résultats), Take-Two (-4,5% sur un projet d'augmentation de capital) et VF Corp (-15% après des résultats décevants).
Le cas Google mérite une attention particulière. Le géant technologique a séduit Wall Street avec ses annonces lors de la conférence Google I/O, où il a dévoilé l'intégration approfondie de son IA Gemini dans tous ses produits. Les analystes saluent une accélération notable de l'innovation chez Google, qui semble reprendre l'avantage dans la course à l'IA.
Plusieurs grandes banques ont révisé leurs perspectives à la hausse. JPMorgan souligne le leadership technologique de Google, tandis que Morgan Stanley met en avant les améliorations apportées à la recherche. Bank of America compare ce moment au succès de Reels pour Instagram, voyant dans AI Mode une réponse crédible à OpenAI. Tous s'accordent à dire que Google conserve des atouts majeurs dans cette bataille technologique, même si la concurrence s'est radicalement intensifiée ces dernières années.