Une étude révèle : les orangs-outans rattrapent leur manque de sommeil par des siestes
Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'Institut Max Planck de comportement animal et de l'Université de Constance en Allemagne, en collaboration avec des scientifiques de l'Universitas Nasional en Indonésie, révèle que les orangs-outans compensent leur manque de sommeil nocturne par des siestes diurnes. Publiée le 25 juin 2025 dans la revue Current Biology, cette recherche offre un éclairage inédit sur les stratégies de sommeil de nos plus proches cousins primates.
L'équipe a étudié pendant 14 ans les habitudes de sommeil de 53 orangs-outans adultes dans la forêt tropicale de Suaq Balimbing à Sumatra. Les données recueillies sur 455 jours et nuits montrent que ces primates dorment en moyenne près de 13 heures par nuit dans des nids qu'ils construisent chaque soir en hauteur dans la canopée.
Les chercheurs ont identifié trois facteurs réduisant la durée du sommeil nocturne : la proximité avec d'autres orangs-outans, les basses températures nocturnes et les déplacements importants durant la journée. 'Être près d'autres individus au moment de construire le nid était associé à des nuits plus courtes', explique Alison Ashbury, première auteure de l'étude.
Pour compenser ce manque de sommeil, les orangs-outans adoptent une stratégie familière aux humains : la sieste. L'analyse révèle qu'ils rallongent leurs siestes de 5 à 10 minutes par heure de sommeil perdu la nuit précédente. Ces repos diurnes, pris dans des nids plus simples et rapidement construits (moins de 2 minutes), semblent jouer un rôle clé dans la récupération physiologique et cognitive.
Cette population de Suaq, connue pour son utilisation d'outils et sa complexité culturelle, présente une fréquence exceptionnelle de siestes parmi les orangs-outans. Les scientifiques suggèrent que ces pauses pourraient être liées à leurs besoins cognitifs élevés ou favoriser le développement de leurs capacités intellectuelles.
'Étudier le sommeil dans des conditions naturelles est essentiel pour comprendre son évolution et ses fonctions', souligne Meg Crofoot, co-auteure de l'étude. Ces travaux s'inscrivent dans un projet plus large visant à explorer les compromis entre sommeil et autres exigences écologiques et sociales chez les animaux sauvages.