30% des Américains infectés par un parasite cérébral qui altère silencieusement les fonctions cognitives
Un parasite microscopique perturbe la communication cérébrale en modifiant les signaux neuronaux, augmentant potentiellement les risques neurologiques cachés. Toxoplasma gondii, un parasite silencieux, infecte près d'un tiers des Américains, altérant discrètement les fonctions cérébrales sans symptômes évidents. Cette infection, souvent contractée via de la viande mal cuite ou des excréments de chat, forme des kystes durables dans les neurones, perturbant la communication cérébrale essentielle.
Les neurones et les astrocytes travaillent en étroite collaboration pour maintenir un environnement cérébral sain. Les neurones transmettent des informations via des signaux électriques, tandis que les astrocytes régulent les neurotransmetteurs comme le glutamate. Une étude récente de l'Université de Californie à Riverside, dirigée par la professeure Emma H. Wilson, révèle comment Toxoplasma gondii perturbe cette interaction en altérant les vésicules extracellulaires (VE), de petits sacs utilisés pour la communication intercellulaire.
Les chercheurs ont découvert que les neurones infectés produisent moins de VE et que leur contenu est modifié, contenant des protéines spécifiques au parasite comme GRA7 et MAG1. Ces modifications affectent le comportement des astrocytes, augmentant l'inflammation et réduisant la production de GLT-1, un transporteur clé du glutamate. Ce déséquilibre neurochimique pourrait contribuer à des troubles neurologiques comme l'épilepsie ou les maladies neurodégénératives.
Actuellement, le dépistage de Toxoplasma gondii repose sur la détection d'anticorps, incapable de confirmer une infection active. Cependant, la découverte des VE altérés ouvre la voie à de nouveaux biomarqueurs, isolables dans le sang, pour une détection plus précise. L'équipe de Riverside prévoit d'analyser des échantillons sanguins pour identifier ces VE et étudier comment les cellules gliales reconnaissent les protéines parasitaires, une piste pour de futures thérapies.
Bien que l'infection soit généralement bénigne chez les adultes en bonne santé, elle pose des risques graves pendant la grossesse, pouvant causer des malformations fœtales. Des mesures préventives simples, comme bien cuire la viande et éviter les contacts avec les litières de chat, réduisent considérablement le risque. La professeure Wilson souligne l'importance de la recherche pour mieux comprendre les impacts subtils de ce parasite et protéger les populations vulnérables.