Conflit Israël-Iran : Le détroit d'Hormuz, point névralgique du pétrole mondial, sous haute tension
Depuis la nuit du jeudi 12 juin et l'offensive israélienne contre la République islamique d'Iran, tous les regards sont tournés vers le détroit d'Hormuz. Ce passage stratégique, large d'à peine 50 kilomètres par endroits et situé entre les côtes iraniennes et le sultanat d'Oman, approvisionne une part considérable du marché pétrolier mondial en reliant les pays producteurs du Moyen-Orient au reste du monde. Avec le détroit de Malacca en Asie du Sud-Est, il demeure l'une des zones les plus cruciales pour le commerce du pétrole brut.
Le détroit d'Hormuz se trouve au cœur d'une des principales régions productrices de pétrole au monde. Il est bordé par cinq membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) – l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït et les Émirats arabes unis – ainsi que par deux autres producteurs, le Qatar et Oman. Ensemble, ces sept pays représentent près d'un tiers de la production mondiale (incluant le brut, le schiste, les sables bitumineux et les condensats), soit environ 30 millions de barils par jour en 2023 selon les derniers chiffres de l'Energy Institute.
"Malgré l'essor du pétrole de schiste aux États-Unis [premier producteur mondial], les pays du Golfe restent indispensables", résume Ahmed Ben Salem, analyste pour la banque Oddo BHF. Chaque jour, ces pays exportent une part importante de leur production. Au premier trimestre 2025, environ 20,1 millions de barils par jour transitaient par le détroit d'Hormuz – soit plus d'un quart de tout le pétrole échangé par voie maritime dans le monde et près d'un cinquième de la consommation mondiale, selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).