L'Histoire Véritable derrière Trainwreck de Netflix : Le Maître du Chaos - La Chute Spectaculaire du Maire de Toronto
Rob Ford, ancien maire de Toronto, était une figure controversée bien avant qu'une vidéo le montrant fumant du crack ne fasse scandale. Ce politicien flamboyant, connu pour des commentaires racistes et homophobes ainsi qu'une condamnation pour conduite en état d'ivresse, a été élu maire en 2010 pour un mandat tumultueux qui lui a valu une notoriété internationale. Son ascension et sa chute sont au cœur du nouveau documentaire de la série Trainwreck de Netflix, intitulé Mayor of Mayhem. Ce film retrace la carrière du maire populiste de droite et sa déchéance, avec les témoignages de journalistes d'investigation, de conseillers municipaux et d'anciens collaborateurs.
L'ascension au pouvoir Dans Mayor of Mayhem, les proches de Ford révèlent qu'il idolâtrait son père, Doug Ford Sr., également homme politique, et cherchait constamment à lui plaire. Avant de devenir maire, Ford était un conseiller municipal populaire dans un quartier de Toronto, en poste de 2000 à 2010. Il se distinguait en distribuant ses cartes de visite aux citoyens et les encourageant à l'appeler en cas de problème. Malgré ses responsabilités, il trouvait même le temps d'entraîner une équipe de football lycéen. Élu maire en 2010, Ford a fait adopter plusieurs réformes dès sa première année, notamment l'abrogation d'une taxe d'immatriculation des véhicules et la désignation des travailleurs des transports comme service essentiel, empêchant ainsi les grèves. Cependant, son attitude abrasive a aliené nombre de ses collègues. "Il était si agressif que beaucoup ne voulaient pas s'asseoir près de lui", confie le conseiller municipal John Filion dans le documentaire. Ford menaçait ouvertement ses opposants de les "détruire" s'ils refusaient de collaborer.
Le scandale du crack En mai 2013, le site Gawker a publié une vidéo apparemment montrant Ford fumant du crack. Le maire a d'abord nié en bloc, avant de retourner l'opinion contre les médias. Conservateur acharné, il a pris pour cible le Toronto Star, journal progressiste, traitant ses journalistes de "menteurs pathologiques". "Rob Ford a diabolisé les médias bien avant Donald Trump, avec une efficacité redoutable", analyse le reporter David Rider. Certains journalistes ont même reçu des menaces de mort. Pourtant, Ford conservait une base électorale fidèle, comme le montre le documentaire. En novembre 2013, lors d'une conférence de presse, il a fini par admettre avoir fumé du crack, tout en niant toute addiction. En avril 2014, le Globe and Mail a publié des images d'une nouvelle vidéo compromettante, poussant Ford, alors en campagne pour sa réélection, à entrer en cure de désintoxication.
La chute et l'héritage En septembre 2014, Ford abandonne la course à la mairie après la découverte d'une tumeur abdominale. Il meurt d'un cancer en 2016 à 46 ans. Mayor of Mayhem donne la parole à ses conseillers toujours loyaux. L'un le qualifie de "désintéressé", un autre s'émeut en évoquant son soutien durant le scandale. Son ancien chef de cabinet Mark Towhey clôt le documentaire de 49 minutes par une réflexion ambivalente : "Nous avons tous un Rob dans notre vie. L'histoire retiendra un homme malade qui a malgré tout accompli des choses inédites. Quant aux mauvais côtés... ils parlent d'eux-mêmes."