Frappes américaines en Iran : une menace pour l'économie US en période de fragilité
Les frappes américaines contre des sites nucléaires iraniens ce week-end pourraient accroître les pressions sur une économie américaine déjà fragilisée par une guerre commerciale mondiale prolongée. Cette escalade intervient à un moment critique où les indicateurs économiques montrent des signes de faiblesse.
Les experts financiers s'accordent à dire que l'entrée des États-Unis dans le conflit israélo-iranien risque surtout d'impacter les prix du pétrole. Une hausse qui pourrait se répercuter sur l'ensemble de l'économie via l'augmentation des coûts de transport et des prix à la pompe, alors que l'inflation semblait enfin maîtrisée.
Rachel Ziemba, analyste énergétique, explique au USA Today que les cours du pétrole pourraient ne pas monter significativement sauf en cas de choc d'approvisionnement durable. Le blocage du détroit d'Hormuz par l'Iran, mesure approuvée le 22 juin par le parlement iranien, constituerait un tel scénario. Ziemba qualifie cette éventualité de risque à "faible probabilité mais haut impact".
La volatilité des prix de l'énergie pourrait persister alors que débute la saison estivale aux États-Unis, avec son pic de consommation et une vague de chaleur intense dans les régions centre et est du pays. Cette incertitude survient alors que l'économie américaine montre des signes d'essoufflement rapide.
Nigel Green, PDG du groupe de conseil financier deVere, met en garde : "L'économie mondiale n'est pas en position d'absorber un nouveau choc énergétique". L'implication américaine accroît selon lui le risque d'une "réaction globale brutale" sur les marchés.
Les dernières données du ministère du Travail montrent une augmentation continue des demandes d'allocations chômage. Christopher Rupkey, économiste en chef de FWDBONDS LLC, observe que les entreprises anticipent un ralentissement en réduisant leurs effectifs.
Les analystes d'Oxford Economics estiment qu'une tension prolongée au Moyen-Orient pourrait pousser le baril à 130 dollars, faisant grimper l'inflation à 6%. Un scénario qui placerait la Fed dans une position délicate, entre lutte contre l'inflation et soutien à la croissance.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu surveiller de près la situation. Tout en rappelant que l'économie américaine est moins dépendante du pétrole étranger que dans les années 1970, il admet qu'un choc pétrolier majeur pourrait avoir des conséquences significatives.