Bitcoin maintient un support clé ; le pétrole déçoit les pessimistes alors que le Brent et le WTI effacent leurs gains initiaux
Les craintes initiales d'une flambée des prix du pétrole après la frappe aérienne américaine en Iran se sont avérées exagérées. Le Brent et le WTI n'ont enregistré qu'une hausse modeste avant de retomber, tandis que le Bitcoin a rebondi au-dessus de 101 000 dollars après un creux sous les 98 000 dollars.
Selon un expert des marchés énergétiques, la menace de l'Iran de fermer le détroit d'Hormuz est largement rhétorique. Les analystes estiment que cette fermeture aurait un impact limité sur les flux pétroliers, car elle nuirait davantage aux alliés de l'Iran, notamment la Chine, qu'à ses ennemis.
Le poète américain Charles Bukowski a un jour déclaré : "La foule a toujours tort". Cette citation résume parfaitement la situation actuelle sur les marchés financiers. Contrairement aux prédictions alarmistes sur les réseaux sociaux, les prix du pétrole n'ont augmenté que de 3% avant de se stabiliser.
Les données de TradingView montrent que le Brent a atteint un sommet de cinq mois à 77,79 dollars le baril avant de retomber à 77 dollars, soit une hausse quotidienne de seulement 1,4%. Le WTI a suivi une trajectoire similaire, culminant à 78,58 dollars avant de revenir à 76,75 dollars.
Dans le même temps, le Bitcoin a retrouvé son niveau au-dessus de 101 000 dollars après être tombé sous les 98 000 dollars dimanche. Les contrats à terme sur le S&P 500 n'ont quant à eux reculé que de 0,3%.
La réaction modérée des marchés pétroliers suggère que les investisseurs ne croient pas à une fermeture du détroit d'Hormuz. Comme l'explique Anas Alhajji, expert du marché énergétique, l'Iran a utilisé cette menace à 15 reprises depuis les années 1980 sans jamais la concrétiser.
Une fermeture du détroit impliquerait une occupation des eaux omanaises, déclenchant automatiquement le pacte de défense du CCG et risquant de provoquer un conflit régional. De plus, cela affecterait principalement les alliés asiatiques de l'Iran, dont la Chine, qui reçoit plus de 80% du pétrole transitant par le détroit.
Pour le Bitcoin, cette stabilité relative des prix pétroliers est une bonne nouvelle. Une flambée des cours aurait pu entraîner un risque de stagflation dans les grandes économies, scénario négatif pour les actifs risqués comme les cryptomonnaies.
L'analyse technique montre que les ours n'ont pas réussi à maintenir le Bitcoin sous le support clé à 100 430 dollars. Si ce niveau venait à céder, l'attention se porterait sur la zone de convergence des moyennes mobiles à 95 900 dollars.
Omkar Godbole, rédacteur en chef adjoint chez CoinDesk et titulaire d'un master en finance, souligne que le marché semble avoir écarté le scénario catastrophe. Il détient personnellement de petites quantités de Bitcoin, d'Ether et d'autres cryptomonnaies.