Guerre, Inflation et Sécheresse : Une Triple Menace sur les Réserves Alimentaires Mondiales
Les conflits armés, les tarifs douaniers et l'inflation ne sont pas les seuls facteurs à faire grimper les prix des denrées alimentaires. Une sécheresse généralisée pèse également sur les ressources alimentaires mondiales. Au Brésil, les plantations de café assoiffées ont impacté le prix des lattes partout dans le monde. Dans le Midwest américain, des années de faibles précipitations ont forcé les éleveurs à réduire leurs troupeaux, faisant atteindre au prix du bœuf des niveaux record. En Chine, le bassin du fleuve Jaune, l'une des principales régions productrices de blé, souffre de conditions anormalement chaudes et sèches. L'Allemagne a connu son printemps le plus sec depuis 1931, bien que les récentes pluies aient atténué les inquiétudes concernant ses récoltes de blé et d'orge. En Ukraine et en Russie, adversaires sur le champ de bataille, les cultures de blé sont également menacées par la sécheresse. Ces deux pays sont des greniers à blé pour des millions de personnes à travers le monde. Le Maroc, par exemple, en proie à une sécheresse depuis six ans, dépend de plus en plus des importations de blé russe. Les conflits à Gaza et au Yémen, en plus de celui en Ukraine, ont également perturbé la chaîne d'approvisionnement alimentaire, notamment en augmentant les coûts de transport. La récente escalade entre Israël et l'Iran ajoute une nouvelle tension. Les sécheresses font partie du cycle climatique naturel, mais sont exacerbées dans de nombreuses régions par la combustion des énergies fossiles, qui réchauffe la planète et intensifie les phénomènes météorologiques extrêmes. Ces sécheresses sont d'autant plus risquées que la production des denrées alimentaires essentielles se concentre dans quelques zones géographiques. Par exemple, une grande partie du café mondial provient du Brésil, le cacao de la Côte d'Ivoire et du Ghana en Afrique de l'Ouest, et le maïs du Brésil, de la Chine et du Midwest américain.