Les producteurs laitiers du Québec entravent le libre-échange au Canada : Un système dépassé qui pénalise l'ensemble du pays
Le système canadien de gestion de l'offre, souvent critiqué, sert moins à stabiliser les prix qu'à protéger le secteur laitier d'une seule province : le Québec. Ce système archaïque, hérité du milieu du XXe siècle, pénalise les autres agriculteurs et consommateurs canadiens tout en compliquant les négociations commerciales internationales du pays.
Au Québec, 4 200 petites exploitations laitières peu efficaces bénéficient de ce système au détriment des 190 000 autres agriculteurs canadiens et des 40 millions de citoyens. Bien que les fermes laitières de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba soient deux fois plus grandes, leur production est limitée à 16% du total national, contre 37% pour le Québec.
Entre 2012 et 2024, environ 11 milliards de dollars de lait cru ont été gaspillés pour respecter les quotas de production. Cette inefficience contraste avec le modèle américain, où des États comme l'Idaho et le Wisconsin dominent la production grâce à leur efficacité.
Lors des récentes négociations commerciales (PTP, accord avec l'UE, ACEUM), le Canada a dû concéder des ouvertures de marché tout en versant des milliards en compensation aux producteurs. Le refus actuel de réformer ce système bloque même un accord commercial avec le Royaume-Uni.
En 2022, le Bloc Québécois a proposé le projet de loi C-282 (puis C-202) pour interdire toute concession sur la gestion de l'offre. Adopté rapidement avec un soutien unanime, ce texte montre l'emprise politique du Québec sur cette question, au risque d'isoler le Canada dans ses futures négociations commerciales.