Le Maroc réévalue son accord commercial avec la Turquie face à un déficit croissant
Le Maroc s'apprête à réexaminer en profondeur son accord commercial de 2004 avec la Turquie, en raison d'une forte augmentation du déficit commercial bilatéral. Ce dernier a atteint environ 3 milliards de dollars, principalement en raison des importations marocaines de tissus turcs. Au cours des quatre premiers mois de 2025, le déséquilibre commercial global du Maroc s'est creusé de 22,8 %, pour atteindre 12 milliards de dollars, poursuivant une tendance qui avait déjà conduit à un déficit de 306 milliards de dirhams l'année précédente.
Pour résoudre ce problème, le ministre marocain du Commerce, Omar Hjira, se rendra en Turquie pour négocier des mesures visant à rééquilibrer la relation commerciale. Parmi les solutions envisagées figure une augmentation des investissements turcs au Maroc. Les industriels marocains soulignent que les produits turcs bénéficient d'un avantage concurrentiel en termes de coûts réduits, de qualité élevée et de livraison fiable, ainsi que du soutien gouvernemental en Turquie, ce qui favorise leurs exportations vers le Maroc.
En réponse, les autorités marocaines avaient précédemment imposé des droits de douane d'urgence pouvant atteindre 90 % sur les textiles turcs. Par ailleurs, le Maroc a établi une « liste négative » de plus de 1 200 produits, incluant les textiles, pour protéger ses industries clés. Les experts estiment que des solutions à long terme nécessiteront que le Maroc améliore la compétitivité de sa production industrielle, diversifie ses exportations et réévalue potentiellement plusieurs accords de libre-échange.
Alors que Hjira se dirige vers Ankara, les deux pays chercheront un accord qui réduira le déficit marocain sans nuire à son industrie nationale ni provoquer de tensions commerciales.