La loi KOSA de Blumenthal suscite des critiques des groupes LGBTQ+ via une campagne mobile percutante
Le sénateur américain Richard Blumenthal fait face à une opposition croissante concernant sa loi sur la sécurité en ligne des enfants (KOSA), notamment de la part des organisations LGBTQ+. Un camion publicitaire a circulé à Hartford pour dénoncer les risques de censure que cette loi pourrait entraîner pour les jeunes transgenres et leurs accès aux soins.
Lundi, un camion arborant un drapeau arc-en-ciel a diffusé des messages critiquant Blumenthal, exhortant les citoyens à lui demander d'arrêter de 'nous trahir'. L'organisation Fight for the Future, dirigée par des femmes queer et transgenres, a financé cette campagne pour alerter sur les dangers de la KOSA.
Selon eux, cette loi pourrait restreindre l'accès aux ressources vitales comme les soins de confirmation de genre et la santé reproductive pour les jeunes vulnérables. Blumenthal a répondu en qualifiant le groupe de 'pion' des géants de la tech, tout en affirmant dialoguer avec les associations LGBTQ+.
Bien que modifiée à plusieurs reprises pour apaiser les craintes, la KOSA reste controversée. Des groupes comme l'ACLU s'y opposent toujours, contrairement à GLAAD ou Human Rights Campaign qui ont retiré leur opposition l'an dernier.
La loi vise à protéger les enfants des dangers des réseaux sociaux en permettant de désactiver des fonctionnalités addictives comme le défilement infini. Elle inclut aussi une 'obligation de vigilance' pour limiter les troubles alimentaires ou les comportements suicidaires liés à l'usage des plateformes.
Les détracteurs craignent cependant que cette obligation ne conduise à une censure indirecte des contenus LGBTQ+, surtout dans un contexte politique tendu. Sarah Philips de Fight for the Future souligne le risque que les entreprises retirent préventivement ces contenus par crainte de poursuites.
Blumenthal défend une loi 'neutre en contenu' qui ne permettrait pas aux procureurs généraux d'attaquer des discours protégés par le Premier Amendement. Le texte bénéficie du soutien d'Apple et de parents ayant perdu des enfants à cause des réseaux sociaux.
Alors que la KOSA avait été approuvée à 91 voix contre 3 au Sénat l'été dernier, son avenir à la Chambre reste incertain. Certains républicains comme Mike Johnson s'inquiètent aussi d'éventuelles censures de voix conservatrices.
Dans ce climat politique changeant, les jeunes LGBTQ+ redoutent plus que jamais les conséquences de cette loi. 'La situation semblait critique l'an dernier, elle paraît désormais désespérée', conclut Philips, soulignant l'urgence d'agir.